Le Potentiel : « Retour triomphal de Bemba à Kinshasa »

 
Revue de presse du jeudi 2 août 2018
 
La presse de Kinshasa consacre des pages entières au retour de Jean-Pierre Bemba, président nationale du MLC à Kinshasa.
 
Le Potentiel constate que le chairman du MLC, a réussi son retour à Kinshasa, onze ans après avoir quitté la capitale de la RDC, dont dix passés dans les geôles de la Cour pénale internationale (CPI). Accompagné notamment de son épouse, le sénateur Jean-Pierre Bemba a glissé juste à la presse qui l’acculait un seul mot : « Je suis content d’être ici », rapporte le journal qui note que mercredi 1er août, Kinshasa était presqu’en état de siège.
 
Perché sur le toit ouvrant d’une Mercedes SUV 500, il a eu droit à son premier bain de foule en face de l’aéroport de N’djili où quelques dizaines de milliers de militants et sympathisans l’attendaient. Il fallu une heure pour que le cortège parcourt à peine 2 km du boulevard Lumumba, bondé du monde jusqu’à la place échangeur dans la commune de Limete, décrit le quotidien.
 
A une dizaine de reprises, rapporte Forum des As, sous la pression de la masse, le candidat annoncé à la présidentielle du 23 décembre 2018 sortait sur le toit de sa jeep pour saluer la foule et être ovationné. Pour ceux qui l’accompagnaient, renseigne le tabloïd, l’heure a maintenant sonné pour que Bemba prenne le pouvoir.
 
« Après 11 ans d’absence en RDC : Bemba, bain de foule, gaz lacrymogènes et balles », titre pour sa part Le Phare. Selon des consignes de la hiérarchie de la police, indique le journal, le cortège de M. Bemba devrait respecter la vitesse minimale de 40 km/heure et, surtout, il ne devait pas quitter son véhicule pour marcher à pieds. Un des points noirs de l’événement était la décision de la police de recourir au gaz lacrymogène pour disperser la foule et de coups de feu en l’air avec, pour conséquence, des blessés légers enregistrés après des bousculades, note Le Phare.
 
Actualite.cd renseigne que Bemba a été empêché par la police de rejoindre sa résidence de Pumbu dans la commune de la Gombe. Le site web qui site le chef de la police de la ville de Kinshasa, Sylvano Kasongo, note que le sénateur Jean-Pierre Bemba ne peut pas aller habiter à sa résidence de Pumbu, une avenue non loin de la résidence du chef de l’État. D’après Sylvano Kasongo, il s’agit d’un site présidentiel et le sénateur ne peut y résider, rapporte le portail.
 
L’Avenir révèle pour sa part que M. Bemba a été logé dans un hôtel de la Gombe, en attendant d’autres dispositions pratiques. Cette décision n’a pas été du tout du goût du MLC qui, à travers sa secrétaire générale, Eve Bazaiba, n’a pas caché son mécontentement, note le journal.
Le MLC voulait en effet que le sénateur regagne la résidence familiale, sur l’avenue Pumbu, dans le périmètre du Palais de la Nation. Mais devant les impératifs sécuritaires, la police a fait respecter les instructions reçues, conclut le quotidien.
 
Le retour de Jean-Pierre Bemba est l’une des grandes donnes qui ouvre le bal des rendez-vous politiques au pays en ce mois d’août, aux côtés de celui de Katumbi prévu pour le 3 août et, par-dessus tout, la série de dépôt des candidatures à la présidentielle, indique La Prospérité. Le tabloïd qui se réfère aux annonces du MLC, affirme que c’est ce jeudi que M. Bemba devra se rendre au siège de la CENI afin de déposer sa candidature.
 
Cas-Info.ca évoque, au même moment, l’arrivée de Moise Katumbi à Lubumbashi et estime que les deux opposants vont encercler Joseph Kabila. Jean-Pierre Bemba ne constitue pas du tout une bonne nouvelle pour son rival de 2006, Joseph Kabila. Après s’en être débarrassé pendant une décennie et réussi à désorganiser ce qui restait de l’opposition congolaise, voici le chef de l’État obligé de composer avec le « petit Mobutu » renaissant de ses cendres, analyse le site web. L’autre opposant à Joseph Kabila, Moise Katumbi s’apprête à empêcher les services de sécurité du Haut-Katanga à bien dormir ce jeudi soir, à quelques heures de son propre retour au pays, Moise Katumbi, commente le portail.
 
Ebola de retour
 
Dans un autre registre, les tabloïds s’intéressent à la déclaration de la fièvre à virus Ebola dans l’aire de santé de Mangina située dans la zone de santé de Mabalako, territoire de Béni, dans la Province du Nord-Kivu. La Division provinciale de la Santé du Nord-Kivu a notifié au ministère de la Santé vingt-six cas de fièvre avec des signes hémorragiques, dont vingt décès dans l’aire de santé de Mangina , rapporte Forum des As.
 
Six échantillons prélevés chez des patients hospitalisés sont arrivés à Kinshasa et ont été analysés par l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB). Des six échantillons analysés, quatre se sont révélés positifs à la maladie à virus Ebola, renseigne le journal.
 
Pour l’Agence congolaise de presse, cette dixième épidémie qui intervient une semaine après l’annonce de la fin de la neuvième épidémie à maladie à virus Ebola à l’Equateur, rien n’indique qu’il existe un lien entre elle et la précédente, car les deux provinces sont séparées de 2500 Km.
Le Dr Oly Ilunga a annoncé qu’une équipe de douze experts du ministère de la Santé basée à Kinshasa arrive à Béni ce jeudi 2 août 2018 en vue de mettre en place les différentes composantes de la riposte, indique l’agence. Cette équipe sera composée de laborantins, d’épidémiologistes, de cliniciens psychologues et de médecins pour la prise en charge médicale. Elle acheminera un laboratoire mobile de l’INRB et des équipements de protection individuelle dans la zone affectée, fait remarquer l’ACP.