Restauration de la paix en Ituri : gouvernement provincial et les FRPI en négociation

 
Le gouvernement provincial de l’Ituri et les miliciens des Forces de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) négocient depuis samedi 18 août à Kelenzi, une localité située à un peu plus de 200 km au sud de Bunia dans la Collectivité des Walendu Bindi, bastion de ce groupe armé.
 
Les délégués du gouvernement affirment que les négociations se déroulent bien. Ils ont informé l’Etat-major des FRPI des avancées sur la démobilisation, la réinsertion, l’amnistie et bien d’autres points qui figurent dans leur cahier des charges. Mais ils ont aussi prévenu les miliciens qu’ils ne pourraient pas tout obtenir.
 
« Ils ne peuvent pas s’attendre à tout ! Ils doivent évaluer eux-mêmes les différents points qu’ils ont prévus dans le cahier des charges. Des questions d’amnistie. On va les amnistier pourquoi, qu’est-ce qu’ils craignent dans tout ça ? Qu’est-ce qu’ils pourront avoir parce que ce n’est pas évident qu’ils puissent tout avoir. Il y a des négociations mais il y a des exactions entre-temps. Nous avons parlé des exactions. Ils doivent arrêter les exactions », a indiqué Eric Mongo de l’ONG ACIAR, l’un des négociateurs.
 
Le gouverneur de l’Ituri espère que pour cette fois, ces négociations permettront de restaurer la paix dans cette partie du pays.
 
« Le processus évolue très bien. Bien qu’il a pris un peu de retard. Je crois que le problème des négociations, c’est le problème de bonne foi. Nous croyons encore à la bonne foi de nos partenaires, les FRPI », a affirmé Jefferson Abdalah Pene Mbaka.
 
Selon le gouverneur de l’Ituri, une délégation interministérielle arrive de Kinshasa cette semaine pour finaliser ces négociations.
C’est depuis plus de quinze ans que le Walendu Bindi vit une guerre qui a occasionné des centaines de morts, des pillages et des déplacements des populations.
 
 Des exactions commises malgré des négociations
 
Quatre cas de meurtres et exactions ont été enregistrés en moins d’une semaine dans quatre chefferies du territoire d’Irumu, a pour sa part dénoncé ce mercredi 22 août la société civile de ce territoire qui attribue ces violences aux miliciens des FRPI.
 
Son président Gili Gotabo évoque « d’exactions de trop » en ce moment où les négociations sont en cours entre le gouvernement et les miliciens.
Les chefferies touchées sont Basili, Mobala, Bahema d’Irumu et Andisoma. Le dernier cas s’est produit à Komanda, à 75 Kilomètres au sud Bunia dans la chefferie de Basili dans la nuit de lundi à mardi 21 août. Un homme de plus de 40 ans a été retrouvé mort dans la rue. Son corps portait des traces de torture.
 
Gili Gotabo rapporte que le dimanche dernier, un autre cas de meurtre a été enregistré au bord de la rivière Shari à 7 km d’Irumu centre.
Dans le village Subega vers la rivière Ndoya une autre personne a été tuée par balle et son corps a été ramassé un jour après. Toujours d’après la même source, le jeudi dernier dans la chefferie de Mobala vers la localité de Badiya un commerçant qui revenait du marché des bétails de Balazana a été tué par balle par des assaillants.
 
Le porte-parole de l’armée en Ituri parle des cas isolés. Le Lieutenant Jules Ngongo réitère l’engagement des FARDC à sécuriser la population et ses biens.

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