RDC : plus d’un million de déplacés dans l’Est de la RDC où sévit le virus Ebola (HCR)

L’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s’est dit vivement préoccupée par l’insécurité dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC), où les attaques se sont multipliées ces dernières semaines près de la frontière congolaise avec l’Ouganda, dans la région de Beni, dans la province du Nord-Kivu, et plus au nord, dans la province d’Ituri.

Les déplacements forcés de populations restent massifs dans l'Est de la RDC. Le HCR estime que plus d’un million de personnes sont déplacées dans le Nord-Kivu. Il s’agit de la plus forte concentration de personnes déplacées internes en RDC. Selon les estimations, un demi-million de personnes ont été forcées de fuir leur foyer durant la seule année 2018.

« Dans la ville de Beni au Nord-Kivu, une attaque menée par l’un des principaux groupes rebelles, les Forces démocratiques alliées (ADF), a tué plus de 20 personnes, dont la plupart étaient des civils », a déclaré un porte-parole du HCR lors d’un point de presse vendredi 28 septembre à Genève. « C’est la première fois que des combats ont atteint la ville elle-même ».

« Lors d’une autre attaque dans une localité proche de Beni, un groupe armé, - vraisemblablement les rebelles ougandais ADF, l’Armée nationale pour la libération de l’Ouganda - aurait abattu un homme de 47 ans, enlevé au moins neuf enfants, puis pillé et incendié des maisons », a ajouté Babar Baloch.

La situation serait tendue dans la ville depuis dimanche avec des personnes en état de choc. « Une opération « ville morte » signifie que personne n’est au travail, des magasins et des écoles sont fermés alors qu’aucun trafic n’est constaté dans la ville depuis lundi », a précisé le porte-parole du HCR. Les derniers mouvements de déplacements à Beni aggravent encore la catastrophe humanitaire dans le Nord-Kivu.

Djugu, pas épargné

Plus au nord, dans le territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri, une nouvelle série d’attaques déstabilise la région qui était sur le point de se stabiliser après avoir été secouée par des violences massives au premier semestre de l’année, entraînant le déplacement d’environ 350.000 personnes.

« Le retour à la paix est désormais menacé et le personnel du HCR rapporte que près de 16.000 personnes ont fui leur domicile, dont beaucoup pour la deuxième fois en un an », a fait remarquer Babar Baloch.

Cette situation humanitaire dans l’Est de la RDC est d’autant plus dramatique que cette zone de violence est le nouveau foyer d’Ebola. Déclarée le 1er août à Mangina, à 35 kilomètres de Béni, cette dixième épidémie d’Ebola sur le sol congolais a tué 101 personnes.

Dans ces conditions, le HCR contribue aux efforts déployés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le gouvernement ougandais pour filtrer les personnes franchissant la frontière en Ouganda. « Aucun cas d’Ebola n’a été signalé dans la population réfugiée », a précisé Babar Baloch.

Malgré cette insécurité, les autorités sanitaires congolaises et l’OMS ont repris depuis mercredi leurs activités de riposte sur le terrain. En RDC, 154 cas de fièvre hémorragique ont été signalés dans la région, dont 123 confirmés et 31 probables. Sur les 123 confirmés, 70 sont décédés et 43 sont guéris.

Avec ONU Info