Nord-Kivu : au moins 200 000 habitants de Binza n’accèdent pas aux soins de santé primaires

 
Au moins 200 000 habitants de la zone de santé de Binza, au Nord du territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), ne reçoivent pas des soins médicaux nécessaires, depuis plusieurs années, à cause de l’insécurité dans cette région, indique le médecin chef de zone. Et de ce fait, indique la même source, certains problèmes majeurs comme le manque d’appui aux soins de santé primaire, les violences sexuelles ou la morbidité très élevée due au paludisme refont surface.  
 
Pour le docteur Bernard Kakule Kamwira, médecin chef de zone, malgré la prise en charge, assurée seulement pour le paludisme à travers son programme ad hoc, la zone de santé de Binza évolue difficilement dans le recouvrement des coûts, pour une population déjà très vulnérable. Il souligne également que les violences sexuelles constituent un problème particulier dans la région, avec une moyenne de 25 à 30 cas la semaine.  
 
« Pour l’accessibilité financière, c’est tout à fait un problème dans la zone. Parce que, c’est une zone qui a connu des périodes d’insécurité, qui a occasionné la misère de la population alors que les activités principales de la zone pour la population ce sont les activités champêtres. C’est vraiment une population qui est délaissée et qui n’est pas capable de se prendre en charge », explique-t-il. 
 
En ce qui concerne les violences sexuelles, c’est un fléau de la zone parce qu’en moyenne dans la zone de santé, nous enregistrons 25 à 30 cas des violences sexuelles [par semaine] », a indiqué le docteur Bernard Kakule Kamwira. 
 
Il appelle les humanitaires à reprendre leurs interventions dans cette partie de la province du Nord-Kivu. Dans cette même zone de santé, le personnel soignant de l’Hôpital général de référence de Nyamilima est impayé, indique l’un des médecins de cet hôpital. Celui-ci a affirmé que les employés ne reçoivent ni prime, ni salaire et qu’ils vivent dans de mauvaises conditions. 
La région de Binza connait des années d’insécurité causée par la présence des groupes armés locaux et étrangers. Cette situation bloque l’accès des humanitaires dans la région.