Dans l’Est de la RDC, 1,5 million de personnes ont vu leurs foyers détruits ou endommagés (HCR)

L’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a exprimé sa vive préoccupation concernant le grand nombre de personnes laissées sans abri après les combats qui ont touché l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Selon, le HCR, environ 1,5 million de personnes ont vu leurs foyers détruits ou endommagés par les combats entre l’armée congolaise et les rebelles dans l’est du pays entre mai et novembre. 

« En raison de la poursuite des violences, les organisations humanitaires n’ont pas accès à plusieurs régions, pour fournir une aide même la plus élémentaire aux personnes dans le besoin », a déclaré le porte-parole du HCR, Charlie Yaxley au cours d’un point de presse vendredi 14 décembre à Genève. 

En 2018, plus d’un million de personnes ont été déplacées. Ces mouvements de populations sont la conséquence directe des « affrontements meurtriers impliquant des groupes armés et les forces gouvernementales », ainsi que des attaques ciblées qui ont réduit en cendres de nombreuses habitations. « Des personnes forcées de fuir rapportent que des villages entiers ont été incendiés et rasés », a ajouté M. Yaxley. 

Dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, à l’est de la RDC, environ 88.000 habitations ont été détruites ou endommagées par la violence. Beaucoup d’habitants n’ont pas eu d’autre choix que de fuir. En quête d’abris, ces derniers comptent sur des familles d’accueil pour les héberger. 

Près de Beni, zone touchée par Ebola, plus de 1.300 cas de violations des droits de l’homme 

L’absence d’habitations et d’abris pour ces populations déplacées met à rude épreuve des ressources déjà limitées. Certaines personnes sont contraintes à fournir des services sexuels ou à recourir au travail des enfants. « Dans des installations spontanées, les résidents vivent dans le dénuement et dans des conditions effroyables. Les femmes et les jeunes filles sont exposées à un risque aigu de violence sexuelle », a fait remarquer le porte-parole du HCR. 

Dans la zone touchée par le virus Ebola près de Beni, au Nord-Kivu, plus de 1.300 cas de violations des droits de l’homme contre des civils ont été enregistrés ces trois derniers mois, dont des attaques physiques, des tueries aveugles, des pillages et des enlèvements. 

En Ituri, ces dernières semaines, des assaillants souvent non identifiés ont de nouveau attaqué des positions militaires et des civils. À la suite de la nouvelle vague de violence qui a frappé le territoire de Djugu en Ituri depuis septembre dernier, le HCR a reçu des informations faisant état de près de 100.000 personnes nouvellement déplacées dans la province. 

Face à ces violences, l’agence onusienne « exhorte toutes les parties à la violence à cesser immédiatement de prendre pour cible des civils et appelle également le gouvernement de RDC à lutter contre les causes des déplacements forcés ainsi qu’à s’engager dans la recherche de solutions pour les victimes ». 

A noter que ces évaluations sont basées sur les conclusions d’un groupe de travail sur les abris, dirigé par le HCR et qui a enquêté dans sept des 26 provinces de RDC entre mai et novembre 2018.

Avec ONU Info