Pr Muhindo : « C’est anormal que l’on installe un Président alors qu’il y a une partie du peuple qui ne s’est pas exprimée »

 
Le professeur Muhindo Muhanda, enseignant en sciences politiques et relations internationales à l’Université officielle de Rwenzori (UOR) de Butembo estime qu’il est anormal qu’un Président de la République prête serment alors qu’une partie du peuple ne s’est pas encore exprimée. Il analyse la décision de la CENI de reporter au mois de mars 2019, les élections à Beni, Butembo au Nord-Kivu et àYumbi dans le Maï-Ndombe. 

« Dès lors qu’un Président de la République vient de prêter serment, il ne le fera que pour les zones où il a été élu. Le peuple, pour autant qu’il doit être un et il ne se divise pas, c’est anormal que l’on puisse penser qu’on peut installer un Président alors qu’il y a une bonne partie du peuple qui ne s’est pas exprimée. Il s’agit d’une décision qui vise à brouiller le processus électoral qui, pourtant, semblait être déjà sur le bon chemin », analyse Muhindo Muhanda.  

Pour lui, cette décision de la CENI aura des conséquences qui étaient évitables. 

« La première conséquence, c’est la crise de confiance de la population à l’égard de la CENI. Il y a aussi la crise de confiance des candidats à l’égard de la CENI. Et cela peut entacher le processus électoral, parce que dès lors qu’on n’a pas confiance à la structure indépendante qui devrait organiser les élections, c’est clair que cette décision devient un acte suicidaire pour la CENI et pour l’Etat congolais », indique le professeur Muhindo Muhanda.  

 

Il répond aux questions de Martial Papy Mukeba.

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