Meurtre des experts de l’ONU au Kasaï : débat autour de l’existence du chef milicien « Mohamed»


La question de l’existence effective d’un chef milicien dénommé « Mohamed» a été au centre de l’audience du lundi 11 novembre devant la cour militaire de l’ex-Kasaï-Occidental, qui juge les présumés meurtriers des deux experts de l’ONU tués en mars 2017.

Le colonel Mambweni avait parlé à Zaida Catalan et à Michael Sharp de ce chef milicien lors d’une conversation.

Le 10 mars 2017, le colonel Mambweni discute avec les deux experts de l’ONU autour d’un repas. L’officier leur parle d’un chef milicien dénommé « Mohamed », qui disposerait d’un camp d’entrainement. Les experts l’interrogent longuement à ce sujet.

Dans la conversation, on entend même Zaida Catalan demander au colonel Mambweni : «Et comment on fait pour aller à Tshimbulu s’il faut communiquer avec lui ?».

Lors de l’audience du 27 septembre dernier, le ministère public exprime son doute quant à l’existence réelle de ce chef milicien. « Vous êtes le seul à connaître cette histoire de Mohamed», déclare-t-il, laissant entendre que l’histoire de ce chef milicien est une invention du colonel Mambweni pour orienter les experts.

Pour convaincre la cour de l’existence réelle de ce chef milicien, les avocats du colonel Mambweni ont fait comparaitre à l’audience de lundi deux renseignants : la sœur et le fils de l’épouse d’un chef coutumier, tuée en janvier 2017 à Bitanda.

La première, une religieuse, affirme avoir entendu dire en août 2017 que les miliciens qui avaient tué sa sœur étaient sous les ordres d’un chef milicien appelé Mohamed.

Le deuxième renseignant dit même avoir connu Mohamed bien avant la mort de sa mère. La nuit où cette dernière a été tuée, il affirme avoir vu le chef milicien entrer dans la maison familiale.

Le ministère public estime que la preuve de l’existence réelle de Mohamed n’a pas été apportée.

«On a apporté la preuve que la mère de ce jeune homme a été tuée. Mais, par rapport à Mohamed, quelle preuve a été apportée ?», a réagi le colonel Muwau.

Lire aussi sur radiookapi.net: