Au Nord-Kivu Leïla Zerrougui réaffirme la volonté de la MONUSCO de poursuivre son mandat axé sur la protection des civils

Mme Leïla Zerrougui a réaffirmé aux autorités et aux populations visitées au Nord-Kivu, la volonté de la MONUSCO de poursuivre son mandat essentiellement axé sur la protection des civils dans les zones encore en proie à l’insécurité conformément à son mandat, lequel est contenu dans la Résolution 2463 du Conseil de sécurité de l’ONU.

Elle a aussi fait remarquer qu’au Nord-Kivu, la situation tant économique que sécuritaire reste toujours aussi fragile. Leïla Zerrougui, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, a pu s’en rendre compte lors d’une visite de terrain qu’elle a effectuée du 13 au 18 novembre 2019.

 

Cette mission de travail qui s’inscrit dans le cadre de la protection de la population civile conformément au mandat de la MONUSCO en RDC l’a conduite successivement à Nyanzale, Pinga et Kitshanga. A Pinga où la situation sécuritaire semble s’améliorer, la zone reste cependant confrontée au problème de l’enclavement.  Il n’existe pas de routes, la majorité des ponts sont cassés ou se trouvent en mauvais état.  Cette situation freine la mobilité des autorités politico-militaire et réduit considérablement la présence de l’état dans certains coins du territoire de Walikale.

A Kitshanga et environs, le constat est accablant.  La situation sécuritaire reste préoccupante. La société civile, le comité de la jeunesse et les associations féminines ont présenté à la Représentante Spéciale un tableau très sombre de la situation sécuritaire et humanitaire qui prévaut notamment dans cette partie du située en territoire de Masisi.

Celle-ci est caractérisée par des déplacements intempestifs et sans cesse des populations en raison de la présence et de l’activisme des groupes armés qui commettent au quotidien des kidnappings et des viols.  Un autre défi majeur, selon Leïla Zerrougui, est l’autorité de l’État qui peine toujours à se rétablir dans certaines zones de la province.

« Si je suis là, c’est parce qu’il y a des préoccupations par rapport à toutes ces populations qui vivent dans des zones enclavées, difficiles d’accès. Des populations vulnérables, avec des groupes armés qui tournent autour et une autorité de l’Etat très limitée. Il y a des choses que je peux faire ; il y a des choses que d’autres peuvent faire. Je vais faire le plaidoyer et j’espère qu’ensemble on arrivera à répondre à quelques-unes des demandes essentielles. Appuyer est une bonne chose, pérenniser les succès est le plus difficile », a affirmé Mme Leïla Zerrougui.

 Renforcer les capacités logistiques des forces de sécurité pour mieux protéger les populations civiles

A l’issue de sa mission dans les trois territoires, Leïla Zerrougui a rencontré à Goma samedi 16 novembre 2019 Carly Nzanzu Kasivita, gouverneur du Nord-Kivu, en présence de François Grignon, Représentant spécial adjoint chargé de la protection et des opérations.

Au cours de cette séance de travail, Leïla Zerrougui a établi au chef de l’exécutif de la province un certain nombre de constats sur l’absence ou l’insuffisance de la répartition sur le terrain des forces de sécurité (PNC et FARDC) et a saisi cette opportunité pour encourager les autorités congolaises sur la nécessité de renforcer les capacités logistiques des forces de sécurité, PNC et FARDC pour mieux protéger les populations civiles.

 

C’est dans ce contexte que la Représentante spéciale a également déploré l’absence des institutions judiciaires.  A cet égard, elle a suggéré au gouverneur de la province d’examiner la question avec les bailleurs de fonds qui pourraient apporter leurs contributions à travers des appuis et soutiens multiformes pour la restauration des institutions étatiques et judiciaires. 

 

En marge de sa visite, Leïla Zerrougui, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo, s'est entretenue également lundi 18 novembre 2019, à Goma, avec Robert Lufungula, ministre provincial de l’Administration et de la Justice. Au centre des échanges, la possibilité de renforcer la lutte contre l’impunité et la nature de l’appui de la MONUSCO pour la réduction des détentions arbitraires en vue de désengorger les maisons carcérales. 

Texte : Marylène Seguy