Jane Connors : "Les victimes sont au coeur de nos préoccupations"

En  mission en République démocratique du Congo depuis quelques jours, Jane Connors, défenseure des droits des victimes de l’ONU, s’est déplacée dans trois centres de santé de Goma. Nommée le 23 août 2017 par le Secrétaire général des Nations Unies, Jane Connors occupe depuis cette date la fonction de défenseure des droits des victimes de l’ONU. Son rôle consiste à renforcer le soutien apporté par l'ONU aux victimes d'exploitation et d'abus sexuels.

Première étape de cette série de visites, l’hôpital Heal Africa situé en plein cœur de Goma (RD Congo). Cette structure médicale accueille les victimes d’abus et d’exploitations sexuels, dont des victimes du personnel de l’ONU. Sur place, Jane Connors a rencontré le médecin-chef ainsi que des enfants issus de la rue. Dans la foulée, elle s’est rendue dans un quartier populaire de Goma qui abrite GESOM (Groupe d’entraide et de solidarité médicale), association sanitaire sans but lucratif dont l’objectif est d’offrir des soins de qualité à des coûts abordables aux personnes vulnérables.

C’est dans ce cadre que s’inscrivent les interventions menées en faveur des présumées victimes d’exploitation et abus sexuels. Selon la responsable de GESOM, entre janvier 2016 et octobre 2019, le centre médical a pris en charge 13 cas de victimes présumées d’exploitation et abus dont les auteurs seraient du personnel du système des Nations Unies. Enfin, la troisième visite du jour a conduit Jane Connors au centre de santé de Kyishero situé à l’ouest de Goma où elle a pu discuter avec une victime.

"La majorité des milliers de femmes et d’hommes qui travaillent aux Nations Unies soutiennent les valeurs de la Charte et se comportent avec dignité et professionnalisme, souvent dans des conditions dangereuses ou difficiles. Mais chaque allégation d’exploitation et d’abus sexuels impliquant notre personnel porte atteinte à ces valeurs et à ces principes. Chacune d’entre elles détourne l’attention et les ressources de l’objectif de l’Organisation qui est de maintenir la paix et la sécurité, de promouvoir et de protéger les droits de l’Homme et le développement durable pour tous. Elle sape aussi la confiance des peuples que les Nations Unies entendent servir », explique ainsi Jane Connors. Elle a ajouté en substance : « A chaque visite, j’ai des entretiens confidentiels et individuels avec des victimes, principalement des femmes et des enfants. Je les écoute et je les rassure en leur expliquant que l’ONU est là pour les aider dans le même temps qu’elles tentent de reconstruire leur vie ».

A l’issue de cette visite, Jane Connors est revenue sur son domaine de compétence : "Mon rôle en tant que défenseure des droits des victimes de l’ONU consiste à veiller à ce que les droits et la dignité des victimes soient au premier plan des efforts menés par les Nations Unies, un objectif qui touche tous les aspects de la stratégie. Je plaide au sein du système des Nations Unies, et parmi les États Membres, dans la société civile et de nombreuses autres parties prenantes, pour soutenir une réponse intégrée à l’aide aux victimes afin qu’elles puissent recevoir une assistance rapide avec toute la bienveillance voulue, être respectées, entendues et écoutées, que leur cas soit pris au sérieux et que les auteurs soient sanctionnés de manière appropriée. Je suis déterminée à ce que tous ceux et toutes celles qui ont souffert ne tombent pas dans l’oubli et à m’attaquer à la stigmatisation et à la discrimination dont font l’objet les victimes. J’œuvre aussi à assurer l’accès des victimes à la justice qui reste hors de portée de la majorité ».

Au cours de sa visite d’une semaine en République démocratique du Congo, Jane Connors a rencontré les représentants de la MONUSCO des fonds et des programmes de l’ONU, des ONG tant internationales que nationales ainsi que d’autres partenaires tels ceux de la société civile et des institutions gouvernementales afin de créer des réseaux d’aide et de soutien tant aux victimes qu’aux organisations de prise en charge des victimes.

MONUSCO/Marylène Seguy.