Le Potentiel : « L’épée du FMI, un coup fatal au programme d’action de Tshisekedi »

Revue de presse du mardi 18 février 2020

Les médias congolais reviennent largement ce mardi sur la publication, par le ministère des Finances d’un plan de trésorerie.

Le budget 2020 de la République est réduit de près de moitié selon l’annonce faite lundi 17 février par le ministère des Finances, rapporte Le Potentiel.

Le cadre macroéconomique n’étant pas figé mais mouvant, les circonstances ayant prévalu à l’adoption du Budget 2020 par le Parlement ont évolué, explique le journal qui fait remarquer que le Plan de trésorerie reprend, dans son contenu, les réalités du moment.

Les gros projets anti-pauvreté imaginés pour le quinquennat du Président Tshisekedi pourraient ne pas voir un début d’exécution, conclut le quotidien qui rappelle qu’en 2019, le Fonds monétaire international (FMI) avait déclaré que le budget de 10,2 milliards de dollars établi par le gouvernement était « irréaliste », compte tenu du ralentissement de la production minière et notamment du cuivre et de cobalt du pays.

Selon Zoom-eco.net, ce plan de trésorerie réduit de 33,5% les assignations des recettes fiscales et non fiscales des régies financières. En appliquant le taux budgétaire de 1 687,9 CDF/USD, ces recettes publiques passent ainsi de 13 869 milliards de CDF (8,2 milliards USD) à 9 195,6 milliards de CDF (5,4 milliards USD), explique le site web.

Le ministère des Finances rappelle que le Budget d’un exercice n’est pas à confondre avec le Plan de Trésorerie correspondant. Ce dernier étant un outil de gestion et de pilotage de l’exécution du Budget au regard des fluctuations de la conjoncture et des contraintes trouvées sur le terrain, nuance le portail. 

Il en résulte, note Deskeco.com que les assignations de trois régies financières de la République démocratique du Congo sont aussi revues à la baisse par rapport à leur niveau du Budget voté au Parlement.

La Direction générale des douanes et accises voit ainsi ses assignations passer de 4 506 569 millions CDF à 2 538 430 millions CDF, selon le Plan de Trésorerie du ministère des Finances, explique le site web.

De même, la Direction général des impôts (DGI), poursuit le portail, ses assignations passent de 6 046 975 millions CDF à 4 489 570 millions CDF.

Quant à la DGRAD, ses assignations sont fixées à 1 612 400 millions CDF par le nouveau Plan de Trésorerie contre 2 040 377 millions CDF, conclut Deskeco.com.

En revanche, note Mediacongo.net, le plan de trésorerie ne peut pas modifier la loi des finances de l’année.

C’est seulement l’autorité budgétaire, le Parlement qui peut décider de revoir le budget national, ajoute le site web, qui s’appuie sur les explications de John Zyombo, expert en finances publiques.

Le Phare rappelle que le pays perd chaque année, des recettes publiques de l’ordre d’au moins 15 milliards de dollars américains, comme l’avait démontré Luzolo Bambi Lessa, l’ancien conseiller spécial du Chef de l’Etat sortant chargé de la Bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption, le financement du terrorisme et le blanchiment des capitaux.

« Le discours du ministre des Finances serait susceptible d’encourager les pilleurs des fonds publics à persévérer dans leur sale besogne de criminalisation de l’économie nationale. Loin d’être clos, le débat sur le « Plan de trésorerie 2020 » est largement ouvert. Laissons le temps au temps pour la confirmation ou le démenti des prévisions ultrapessimistes de Sele », conclut le journal.