Ebola en voie de disparition en RDC, l’OMS prudemment optimiste

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) affiche son optimisme concernant la fin de l’épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC) à la suite de la libération, le mardi 3 mars, de la dernière patiente encore hospitalisée au Centre de traitement d’Ebola (CTE) de Beni, épicentre de l’épidémie dans l’est de la RDC.

Depuis dix-huit jours, aucun nouveau cas n’a été signalé.

« Aucun nouveau cas de maladie due au virus Ébola n’a été signalé depuis le 17 février. Et le 3 mars, la seule personne dont la maladie a été confirmée au cours des 21 derniers jours a quitté le centre de traitement du virus Ébola » précise l’agence onusienne.

Elle est partie du centre de Béni après sa guérison et après avoir été testée deux fois négativement pour le virus.

« Il s’agit là d’une étape importante dans l’épidémie », se félicite l’OMS.

Mais l’agence onusienne demeure prudente et se donne un délai de carence avant de crier « victoire ». En effet, au bout de quarante-deux jours sans recensement de nouveau malade, l’épidémie de fièvre hémorragique Ébola (la dixième sur le sol congolais depuis 1976) sera officiellement considérée comme terminée.

De plus, l’OMS indique que le risque de réapparition de la maladie reste élevé. « Il est essentiel de maintenir les opérations de lutte, comme le prévoient les critères recommandés par l’OMS pour déclarer la fin de l’épidémie », relève l’agence onusienne dans son dernier bulletin épidémiologique.

L’épidémie d’Ébola a fait 2.264 victimes

L’OMS ajoute que le virus Ébola pourrait persister dans les fluides corporels de certains survivants, « avec le potentiel d’en infecter d’autres ». « Dans au moins un cas au cours de cette épidémie, une rechute a été observée, déclenchant une nouvelle chaîne de transmission qui a mis plusieurs mois à s’interrompre », fait valoir l’OMS.

Déclarée le 1er août 2018, l’épidémie d’Ébola a fait 2.264 victimes, ce qui en fait la deuxième plus meurtrière de l’histoire, après celle de 2014 en Afrique de l’Ouest (plus de 11.000 morts). Son taux de létalité est d’environ 66%.

A la date 3 mars 2020, un total de 3.444 cas d’Ébola ont été signalés dans une trentaine de zones sanitaires, dont 3.310 cas confirmés et 134 cas probables. Sur le total des cas confirmés et probables, plus de la moitié étaient des femmes (1927). Le tiers sont des enfants de moins de 18 ans (973) et 5% sont des travailleurs de la santé (171).

Si cette tendance à la baisse se confirme par une disparition du virus en RDC, les organismes humanitaires entendent se lancer dans le chantier du suivi et de l’aide à apporter aux survivants. D’autant qu’au niveau individuel, les personnes qui se sont rétablies d’Ébola peuvent développer « des complications médicales et psychologiques ». Les survivants devraient se voir offrir un soutien lorsqu’ils retournent dans leur communauté afin de prendre en charge toute complication post-Ebola.

Avec ONU Info.