Deux personnes sont mortes, une moto et plusieurs biens incendiés après une vive altercation dans la province de la Mongala entre la police et la population de Binga. La tension fait à la suite de la saisie par la police des malaxeurs servant à la fabrication artisanale d'huile de palme. L'une des victimes a été tuée à bout portant par un policier perquisitionné par la Société des cultures au Congo (SCC), a indiqué vendredi 8 mai la société civile, précisant que la tension reste vive depuis cinq jours.
D’après l'ONG Action des jeunes pour le bien-être social (AJBS), qui livre l'information, la Société des cultures au Congo détient une huilerie à Binga. Face à la concurrence, elle avait réquisitionné des policiers, afin de se saisir des malaxeurs des noix de palme chez un planteur.
L’opération a tourné au vinaigre, à la suite de l'opposition de la foule des gens, qui fabriquaient ou achetaient de l'huile fabriquée grâce à ces machines artisanales.
Les policiers auraient tiré plus de cinquante balles en l'air pour disperser les manifestants. Alors, un policier a tiré à bout portant sur le jeune Tonton Gbakpo, selon des témoins.
Sa mort a soulevé un tollé général. La marée humaine furieuse est allée incendier la résidence du chef de localité, où s’étaient réfugiés les policiers.
Ces derniers ont réussi toute de même à se soustraire de l'incendie. Mais un détenu, qui était coincé par des menottes dans la maison, n'a pu se sauver des flammes. Il a été retrouvé totalement calciné, portant à deux le nombre des victimes.
La moto du commandant de la police a été également incendiée.
La tension reste encore vive à Binga, a indiqué vendredi l’ONG AJBS. Celle-ci a rapporté les faits à l'auditeur militaire de la Mongala, demandant une descente rapide de la justice pour sanctionner les coupables.
Elle dénonce néanmoins l'instrumentalisation de la police par la SCC, le manque de professionnalisme des policiers et le recours au supplice du collier.