RDC : l’ONU inquiète de la multiplication des violences en Ituri

 Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) s’inquiète de la multiplication des violences et des actes de barbarie dans les territoires de Djugu et Mahagi en Ituri.

Dans un communiqué publié ce mercredi 27 mai, le BCNUDH signale qu’au moins 296 personnes ont été tuées, 151 autres blessées et 38 personnes violées, dont de nombreux femmes et enfants, par les assaillants armés à majorité Lendu entre octobre 2019 et avril 2020.

La même source, relève une inquiétante détérioration de la situation dans les territoires de Djugu et Mahagi en Ituri.

« Ces attaques contre les civils se sont intensifiées à partir du mois de mars 2020, notamment autour des sites miniers artisanaux, et se sont étendues aux territoires de Mahagi et d’Irumu » affirme le BCNUDH.

Outre les Hema et les Alur, les violences ont affecté les membres des communautés jusque-là épargnées, notamment Mambisa, Nyali et Ndo-Okebo, dont 17 membres ont été tués le 14 mars à la machette ou par armes à feu par les assaillants.

L’intensification des attaques a provoqué un nouvel afflux de déplacés vers Bunia et d’autres centres urbains réputés plus sûrs, poursuit le BCNUDH.

 Depuis juin 2018, des centaines de milliers de personnes ont été déplacées dans les territoires de Djugu, Mahagi et Bunia, portant à plus d’un million et deux cent mille le nombre de déplacés dans la province de l’Ituri.

« La persistance de cette violence risque de pousser les membres des communautés ciblées par les attaques et qui ont jusqu'à présent fait preuve de retenue, à constituer des milices d’autodéfense ; ce qui pourrait augmenter la probabilité de violences intercommunautaires d’ampleur dans la région », prévient le BCNUDH.

Par ailleurs, le BCNUDH rappelle que le caractère généralisé et systématique des attaques contre les civils, les tueries et les actes de barbarie, décapitations et mutilations post mortem, peuvent constituer des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre, et exposent tous leurs auteurs à des poursuites par la justice nationale et internationale.