Sud Kivu : l’évêque du diocèse d’Uvira condamne les tueries de Kipupu et Sange

L’évêque du diocèse d’Uvira, Monseigneur Joseph-Sebastien Muyengo Mulombe se dit consterné et condamne vivement les actes de violences survenus à Kipupu le 17 juillet dernier et à Sange la semaine dernière. Il en appelle  à la responsabilité des uns et des autres. Dans une déclaration dimanche 2 aout, l’évêque d’Uvira pointe un doigt accusateur sur les responsables des groupes armés, et ceux de différentes communautés qui cohabitent sur les hauts plateaux des territoires de Fizi, Mwenga et Uvira. Il cite également des leaders politiques, des autorités civiles et militaires tant nationales que provinciales et même les chefs religieux. Pour lui, le massacre de Kipupu s’inscrit dans un cycle vicieux de vengeance qui ne font que perdurer sur le fond des conflits autour des terres, du pouvoir et des richesses, vengeance qui risque d’appeler d’autres massacres et tueries si rien n’est fait. 

Une dizaine de personnes représentant les médias locaux et les structures de l’église étaient présentes lors de la déclaration de l’évêque.  

Bien avant cela, il a eu des échanges avec ces personnes avant la projection d’un documentaire, sur le danger qui guette sa zone pastorale, notamment dans les hauts et moyens plateaux, où il se fait observer une véritable chasse à l’homme, un problème à résoudre rapidement.  

 «  Aujourd’hui, ce sont les uns, les milices banyamulenge qui massacrent les autres communautés Bembe, Fuliiru et Nyindu. Demain, il sera le tour de Maï Maï, proches de celles-ci qui massacreront ceux-là. Quand est-ce que ça va s’arrêter. Entretemps, on peut se poser la question de savoir où sont les FARDC et le PNC sensées s’interposer, sinon s’imposer entre les uns et les autres lorsqu’on commet de tels actes» s’est interrogé Monseigneur Joseph-Sébastien Muyengo.

L’évêque d’Uvira appelle le chef de l’Etat de se pencher sérieusement sur la paix et la sécurité en débarrassant dans le pays les groupes armés étrangers ayant élus domicile dans les hauts et moyens plateaux.

Aux groupes armés locaux qui motivent leur présence par le souci de protéger « nos terres et nos populations », Monseigneur Joseph MUYENGO les appelle à intégrer l’armée ou à se démobiliser.

Le prélat catholique lance un appel au gouvernement congolais d’implanter urgemment un quartier général avancé de l’état-major des FARDC à Minembwe où quelque part ailleurs sur les hauts plateaux. Ceci pour mettre fin à ce qui fait de cette région une caverne de bandits et milices locales et étrangères qui viennent s’y former, s’y entrainer et s’y battre.

Il recommande que les deux route nationales la numéro deux et la numéro cinq soient reliées pour y faciliter en peu de temps l’accès par les FARDC.

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