RDC : la situation des prisons devient préoccupante

La situation des prisons congolaises est devenue préoccupante, constatent les reporters de radio Okapi.  Depuis plusieurs mois, le gouvernement n’a plus envoyé des subsides pour la nourriture des détenus.

De la prison centrale de Makala et militaire de Ndolo à Kinshasa, à toutes les autres prisons de l’arrière-pays, les conditions de vie des pensionnaires des maisons carcérales sont délicates du point de vue de leur alimentation, leur santé, rééducation et logement.

Makala, le plus grand pénitencier de Kinshasa, un endroit insalubre et surpeuplé où règne une poignée des détenus. Ici, croupissent les damnés de la RDC, petits ou larcins jamais jugés ni inculpés, mais oubliés par la justice. 

 En ce mois de septembre, la prison accueille 8043 détenus. L’établissement a été construit dans les années 1950 pour accueillir 1500 pensionnaires. Il y a rupture de stock en nourriture depuis plusieurs semaines. C’est un particulier qui vient à peine de voler au secours des pensionnaires.

Lorsqu’ils ont des stocks, ils se nourrissent souvent de haricots mélangés à quelques graines de mais qu’ils appellent « vous ngouré », qui signifie dans leur jargon « vous mourrez après avoir mangé ». 

L’ancien prisonnier Gabriel Mokia avoue qu’il ‘’n’existe pas de prison en RDC. Ce sont des mouroirs’’.

Un autre ancien prisonnier, Vano Kiboko parle de l’absence de rééducation, d’atelier de formation pour les prisonniers.

A la prison centrale du Cinquantenaire dans le Kwilu, la situation commence à peine à se détériorer. Avec 257 détenus dont 3 enfants au lieu 250 prévus, actuellement la prison à une ration dotée par le gouvernement provincial. Elle compte plusieurs dettes accumulées pour nourrir les prisonniers.

Le subside du gouvernement central ne vient plus depuis plus de 3 trimestres.  

La prison centrale de Goma, dans le Nord-Kivu, plus de 2000 prisonniers y cohabitent pour une capacité initiale de 150. Ils accusent un retard d’approvisionnement, de même à Rutshuru où l’on compte des morts par manque de nourriture et médicaments.

La situation est quasi pareille à Matadi et Tshela, au Kongo central, où les prisonniers sont voués à la mendicité forcée.

Les 30 millions des francs congolais par trimestre pour la nourriture n’arrivent plus.

A Kananga, dans la province du Kasaï-Central, le chef de division provinciale de la justice, Raymond Samasaka indique que le problème est général dans toutes les prisons du pays, où depuis plusieurs mois, le gouvernement n’a pas envoyé de subsides pour la nourriture des détenus.