Forum des AS : « Tshala Muana interpellée hier pour sa chanson ‘Ingratitude’ »

Revue de presse du mardi 17 novembre 2020

L’interpellation de la musicienne Tshala Muana et le salaire de l’ex-président Joseph Kabila sont largement commentés par les journaux parus mardi 17 novembre à Kinshasa.

La musicienne Tshala Muana a été interpellée et soumise à un interrogatoire serré, lundi 16 novembre dans les locaux de l'Agence nationale des renseignements (ANR), à la suite de sa chanson intitulée "Ingratitude", qui fait le buzz sur les réseaux sociaux depuis le week-end dernier, rapporte Forum des AS.

« Il s'agit d'une chanson dans laquelle l'artiste raconte l'histoire d'un élève qui a réussi grâce aux largesses de son maître. Après ascension, l'élève va ignorer son maître et refuser de lui rendre l'ascenseur par pure "ingratitude " », explique le quotidien.

A ce sujet, actualite.cd publie la réaction du Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l'homme (BCNUDH) en République démocratique du Congo. Ce service de l’ONU en RDC « s’inquiète de cette dérive qui est contraire à la volonté de promouvoir et protéger les droits de l’homme, notamment la liberté d’expression des acteurs culturels », rapporte le site.

Cette situation intervient « après la censure et les menaces contre Jean Jacques Kibinda Pembele « Karmapa », auteur de la Chanson « Mama Yemo », ajoute le BCNUDH.

« RDC : La chanteuse Tshala Muana interpellée à l'ANR pour "propos subversifs" », titre aussi 7sur7.cd, citant des sources sécuritaires.

La pension de Joseph Kabila

Sur un autre chapitre, les journaux de Kinshasa reviennent sur la polémique autour de la pension de retraite de l’ex-président de la République Joseph Kabila. Selon actualite.cd, Georges Kapiamba appelle les députés nationaux de réduire les 680 000 USD de pension de retraite versés à Joseph Kabila. « RDC : Nous demandons aux députés de réduire les frais de PENSION DE RETRAITE versés au Sénateur à vie J. Kabila ! Les 680.000 $/mois et entretien de +de 2500 agents de sécurité st INACCEPTABLES dans un pays où 90% de congolais vivent avec moins d’un $ par jour ! », indique un tweet du président national de l'ACAJ (Association Congolaise pour l'Accès à la Justice), relayé par le portail.

« RDC : ACAJ envisage de saisir Kabila pour lui demander de renoncer formellement à sa pension "exorbitante" », annonce 7sur7.cd. « Du côté moral, ça pose toujours un problème, même le bénéficiaire aurait dû renoncer. (…) Enfin, aujourd'hui c'est tous les congolais qui travaillent aussi pour l'État, mais il est question absolument, cette-fois ci une fois pour toute, que les députés saisissent l'occasion pour diminuer les écarts des inégalités entre les rémunérations faramineuses qui sont versées aux politiciens, aux anciens responsables politiques, par rapport aux autres femmes et hommes qui travaillent pour l'État, notamment les médecins, les enseignants, les policiers et les militaires, qui eux sont même en dessous de 300$ par rapport à quelqu'un qui touche plus de 20.000$», a déclaré Georges Kapiamba. 

En fait, les émoluments de Joseph Kabila en tant qu’ancien président étaient un cas nouveau en 2019, survenu après la passation de pouvoir. Lorsque le budget de 2019 a été voté et promulgué, il était encore président en exercice. Il s’agissait d’une nouvelle dépense qu’il fallait absolument loger quelque part, explique La Prospérité.

« L’on se rappelle également qu’à l’aube de son départ de la Primature, Bruno Tshibala avait réajusté à travers un Arrêté, les salaires des anciens présidents et Premiers ministres, sur le coup pour assurer une « retraite » luxueuse à sa clique.

Par ailleurs, et même honnêtement, pourquoi devrait-on mettre ces anciens dirigeants dont les bilans laissent d’ailleurs à désirer, dans un confort d’exigence ? Il y a forcément des dépenses à revoir s’il faut améliorer le vécu quotidien des pauvres congolais », écrit le tabloïd.