RDC : le HCR va relocaliser des milliers de réfugiés centrafricains dans des lieux plus sûrs

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’efforce de réinstaller des milliers de réfugiés centrafricains dans des lieux plus sûrs à l’intérieur de la République démocratique du Congo (RDC). L’objectif est de les éloigner « des conditions dangereuses des zones frontalières » entre les deux pays, a affirmé Boris Cheshirkov, porte-parole du HCR, au cours d’une conférence de presse tenue mardi 2 mars à Genève en Suisse.

Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) et la Commission nationale des réfugiés (CNR) de la RDC ont ainsi signé des accords et commencé à développer un site pour 10 000 réfugiés dans le village de Modale, près de Yakoma dans la province de l’Oubangui Nord.

Un deuxième site est envisagé près de Ndu, dans la province du Bas Uélé, et est en attente de l’approbation du gouvernement. Des travaux sont en cours pour identifier deux sites supplémentaires où un plus grand nombre de réfugiés peuvent être déplacés.

Plus de 92 000 Centrafricains se sont réfugiés en RDC voisine depuis que les violences liées à élection présidentielle ont éclaté en décembre 2020. La plupart des réfugiés centrafricains vivent aujourd’hui le long des rivières dans des zones frontalières difficiles d’accès, et au sein de communautés d’accueil aux ressources extrêmement limitées.

Selon Le HCR, les conditions y sont désastreuses, avec de nombreux réfugiés dormant dans des abris de fortune. La plupart n’ont pas ou peu accès à l’eau potable, aux installations sanitaires ou à la nourriture. Certains ont été accueillis par des familles hôtes, parfois avec jusqu’à trois familles de réfugiés vivant sous un même toit.

Risque élevé d’épidémie de rougeole dans les zones d’accueil des réfugiés, au nord de l’Oubangui

Face à cet afflux de réfugiés, le HCR et les autorités congolaises prépareront quatre sites de réinstallation pour quelque 35.000 réfugiés, qui vivront aux côtés des communautés locales. L’objectif est de permettre à ces réfugiés de cultiver leurs propres récoltes, de fréquenter les écoles locales et de bénéficier d’autres services destinés à leurs hôtes congolais.

L’installation des réfugiés dans les communautés locales leur permettra aussi « de vivre avec plus de dignité et d’indépendance ». Les localités sélectionnées disposent déjà de services administratifs et judiciaires, de neuf écoles primaires, d’une école secondaire et d’un dispensaire.

Sur le terrain, les besoins en matière de santé sont de plus en plus urgents. Des équipes conjointes d’évaluation sanitaire des agences des Nations unies, des ONG et de la division provinciale congolaise de la santé ont signalé un risque élevé d’épidémie majeure de rougeole dans les zones d’accueil des réfugiés, au nord de l’Oubangui. Des cas suspects sont déjà signalés parmi les communautés hôtes.

L’équipe d’évaluation a donc recommandé une campagne de vaccination urgente, car moins de 30 % des enfants réfugiés sont vaccinés. D’autres mesures pour contrer la propagation de la Covid-19 sont également nécessaires.

Par ailleurs, les équipes du HCR viennent en aide à plus de 4.500 réfugiés particulièrement vulnérables, notamment des enfants non accompagnés et séparés, des femmes à risque, des personnes handicapées et des personnes souffrant de graves problèmes médicaux. « Nous apportons également un soutien à quelque 80 survivants de violences sexuelles et sexistes, y compris des cas de mariages d’enfants », a conclu le porte-parole du HCR, précisant que « tous ces incidents se seraient produits en République centrafricaine ».

Onu info.

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