Uvira : des femmes leaders interpellent le gouvernement sur la situation des militaires au front

Le « forum de femmes leaders de paix des communautés d’Uvira, Fizi et Mwenga/Itombwe » a appelé lundi 17 mai à l’amélioration des conditions de travail des forces armés de la République démocratique du Congo (FARDC), dans le secteur opérationnel Sokola au sud de la province du Sud-Kivu.  

Dans un point de presse tenu à la mairie d’Uvira, les femmes leaders pour la paix disent avoir constaté avec amertume la résurgence des violences depuis le 16 mars dernier dans les hauts et moyens plateaux de la chefferie de Bafuliiru mais dont les conséquences se répercutent dans la plaine de la Ruzizi. Cette situation accentue les souffrances de la population civile, déjà meurtrie par la guerre et la persistance de l’insécurité entretenue par les groupes armés. En outre, les conditions de travail des FARDC dans la zone sont déplorables. 

Godelieve Lugambo, la modératrice de ce forum, interpelle à cet effet, les membres du conseil urbain de sécurité : 

« Puisque l’entité des hauts et moyens plateaux est vidée de sa population, ça n’existe plus. Nous recommandons aux FARDC de renforcer la sécurité dans nos milieux-là. On a trouvé qu’il y a beaucoup de conséquences actuellement. Des adultes et des enfants sont malnutris. Les gens n’ont plus accès aux moyens de survie. C’est comme s’ils sont pris en otage dans leur propre entité. Nous lançons un cri d’alarme auprès des autorités d’une manière générale, auprès des FARDC qui ont la mission de nous sécuriser. » 

Elle précise qu’à la suite de l’absence de l’autorité de l’Etat dans les zones enclavées, certains chefs de guerre Mai-Mai y font la loi.   « Certains seigneurs de guerre se comportent en petits rois là-bas. Nous demandons au gouvernement central de doter de manière holistique les FARDC pour qu’elles soient persuasives et contraignantes, permettre aux FARDC d’être à la hauteur de leur mission. » 

Les conditions de travail des militaires congolais doivent être améliorées, a-t-elle souhaité, avant de témoigner : 

« De fois pour aller répondre à leur mission, nous voyons les éléments des FARDC accuser de sérieux problèmes de survie ou de manque de la nourriture. Et leurs conditions de vie ne font que se détériorer du jour au jour, par rapport à certains groupes armés qu’ils combattent ! », a-t-elle souligné.  

Mme Lugambo s’est ainsi exprimée à l’occasion de la journée nationale des FARDC, célébrée le 17 mai en République démocratique du Congo.