Nord-Kivu : plusieurs civils torturés par des Maï-Maï au sud de Lubero (Société civile)

Les miliciens des Forces patriotiques populaires, armée du peuple (FPP-AP) de Kabido continuent à soumettre les habitants de Kyanderema aux travaux forcés, au sud du territoire de Lubero dans la province du Nord-Kivu. Samedi 5 et dimanche 6 juin, plusieurs habitants de ce village ont été torturés par ces Maï-Maï pour n’avoir pas exécuté leurs travaux.

Ces habitants n’ont pas participé aux travaux de construction d’un campement de ces Maï-Maï à Luhanga, une localité voisine, rapporte Kaseraka Kishihirwa, le président de la société locale.  Ceux qui ont été arrêtés ont dû payer une amende allant de 10 000 à 50 000 francs congolais, soit 5 à 25 dollars américains.  

Kaseraka Kishihirwa affirme qu’une des victimes de la torture a vu sa clavicule cassée, et n’a toujours pas reçu des soins appropriés. Selon lui, de plus en plus ces combattants du FPP-AP se versent dans des violations des droits de l’homme. 

Katembo Lukogho Jacques, le coordonnateur de la commission interprovinciale d’appui au processus de désarmement, démobilisation et réinsertion communautaire (CIAP-DDRC) au Nord-Kivu, se dit aussi inquiet des nouvelles venant de ces Maï-Maï. Pour lui, il y a quelques jours, Kabido avait exprimé son intention de se rendre volontairement avec ses hommes. Il réitère une fois de plus son appel aux miliciens de désarmer : 

« Kabido ne s’est pas encore rendu, même s’il a exprimé le besoin de désarmer volontairement. Il est toujours dans la brousse, ses éléments sont toujours avec lui, en commettant des exactions comme toujours. Donc, jusque-là, on ne peut pas dire que Kabido est déjà dans le processus (DDR), parce qu’il ne s’est pas encore rendu. Nous attendons toujours sa reddition. J’en profite pour lancer appeler aux groupes armés de se préparer pour le processus de désarmement et de laisser les atrocités parce qu’il n’y a pas une d’autre choix que la reddition, la démobilisation et la réinsertion communautaire »

Les exactions de ces miliciens sont également dénoncées par les autorités administratives de Lubero. Ces dernières plaident pour le lancement des opérations militaires contre tous les groupes armés et forces négatives qui déstabilisent la région.