Fêtes de fin d’année : les taximen de Butembo confrontés à la hausse du prix de carburant

Les chauffeurs de mototaxi et voiture de Butembo (Nord-Kivu) affirment passer les festivités de fin d’année dans la crise économique à la suite de la hausse du prix de carburant. Ce produit pétrolier est rare dans la région depuis environ un mois. Ils achètent un litre de carburant à 2 500 ou 2 800 francs congolais (1,4 USD) à la pompe et 3 000 francs (1,5 USD) chez les revendeurs communément appelés « Kadhafi. » Pourtant il y a peu, le même litre se vendait entre 2 000 (1 USD) et 2 300 francs.

Ces chauffeurs de taxi se disent inquiets face à cette situation.

Djimy Munguluma, un taximan empruntant l’axe Butembo-Goma, indique que la fête de Noël ne s’est pas bien passée dans sa famille. Pourtant, le prix du billet de voyage reste le même jusque-là, s’exclame-t-il.

« Le billet de voyage reste toujours 25 dollars de Butembo-Goma. Pour la voiture Butembo-Goma, on consomme 40 à 50 litres. Les 40 litres, on les payait à 37 ou 40 dollars. Mais actuellement les 40 litres, on les paye à 60 ou 65 dollars. En tout cas on a échoué à acheter même des habits aux enfants », ajoute-t-il.

Du côté des chauffeurs de mototaxi, l’on indique que la situation est pire pour ceux qui n’utilisent pas leurs propres engins.

« Nous consommons 2 à 3 litres par jour. Avec ces 3 litres, si tu gagnes 15 000 francs 7,5 USD), tu enlèves les 9 000 francs (4,5 USD) de carburant, tu restes avec 6 000 francs (3 USD). Il faut que tu réserves un peu d’argent pour trouver à manger pour ta famille, mais aussi la recette de ton patron parce qu’à chaque fin de la semaine tu dois lui remettre 40 000 francs, soit 20 dollars. »

Si c’est un bon patron, poursuit-il, « il accepte que tu payes progressivement comme une dette. Mais de nombreux patrons récupèrent leurs motos, où vous jettent en prison directement pensant que vous avez volé son argent parce que vous n’avez pas amené toute la somme. »

Il y a près d’un mois, Polycarpe Ndivito, président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC)/Butembo-Lubero, avait justifié la rareté du carburant dans la région par le blocage des véhicules transportant cette marchandise à Malaba en Ouganda à la suite d’une contre-vérification de la taxe perçue par l’OGEFREM en RDC. Il avait indiqué que le gouvernement avait déjà décanté la situation.

Contacté ce jour par Radio Okapi, Polycarpe Ndivito rapporte que seuls trois stations-services desservent de l’essence dans la ville. Selon lui, les autres stations-services seront approvisionnées graduellement à partir du Kenya, qui a mis la priorité sur la consommation locale à cause de la baisse au niveau de sa raffinerie. 

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