Beni : le chou ne procure pas de bénéfice au marché de Mayangose (femmes marchandes)

    

Produit maraicher sollicité dans l’alimentation dans la région de Beni-Butembo, le chou pommé est en revanche moins bénéfique, ont déploré dimanche 26 juin les marchandes du marché de Mayangose à Beni (Nord Kivu). Elles expliquent le caractère moins lucratif du chou dans leur contrée.   

Au marché de Mayangose, on trouve de la pomme de terre, le manioc doux et de la farine de manioc, les patates douces, des légumes et une diversité de produits agricoles de première nécessité.   

  Sur toute la gamme des produits exposés, il y a également le chou pommé.  Malheureusement, sa vente ne procure pas de bénéfice aux vendeuses, elle expose les marchands au risque de pertes.   

    Une des femmes marchandes témoigne :   

   « Lorsque nous ne l’écoulons pas, nous le prêtons aux femmes ici au marché. Si elles n’en veulent pas, nous l’amenons aux enfants à la maison comme repas. Et cela chaque jour. Si tu oses réclamer ton argent auprès de celle à qui tu avais prêté, elle dit tout simplement que ce n’était pas par convention. Tu ne peux pas l’agresser. C’est vraiment une perte… Elles peuvent payer d’elles-mêmes. Soit, elles oublient parce que c’est quelque chose lui donné, sans programme. »   

 Le chou est un produit qui n’est pas facile à conserver.  Il fane facilement au soleil (la chaleur) ou à la fraicheur et pourrit vite, témoignent d’autres femmes marchandes.   

Pour éviter d’encaisser des pertes dues aux conditions difficiles de conservation, ces femmes optent pour la stratégie de découper les choux, les rendre prêts à la cuisson avant de les exposer à la vente :   

    

« Je coupe ce chou pour permettre à celui qui veut faire sa cuisine à le faire vite. Il n’y a pas de bénéfice... Un chou qui coûtait 500 francs congolais (0’4 USD), une fois pourri, il coûte 200 francs. Raison pour laquelle je le coupe pour l’écouler rapidement. Nous le vendons à 500, voire 1000 francs congolais. »   

  Plusieurs clients apprécient cette pratique. D’après certaines femmes rencontrées au marché, du chou déjà découpé leur permet de réduire du temps de cuisson ; « surtout que ces vendeuses le coupent très bien », indiquent-elles.     

  « Celui qui n’est pas coupé est beaucoup plus économique parce que, lorsqu’on le coupe, on diminue la quantité.  Ici, je suis obligée d’en prendre pour qu’au retour de l’école, les enfants trouvent le repas déjà prêt (…) J’ai préféré le chou coupé. Ça nous permet vraiment d’arranger vite la cuisine. Pour la salade, je prépare ça vite plus que le chou que je vais commencer à couper. Au fait, elles ont leur talent, c’est bon vraiment », explique une ménagère.