Lubumbashi : l’association socioculturelle de Bena-Lubembe dénonce l'arrestation et le mauvais traitement d'un chef coutumier

Le président de l’Association socioculturelle de Bena-Lubembe (ABELU), réunissant les ressortissants du territoire de Sakania dans le Haut-Katanga dénonce le mauvais traitement infligé au chef coutumier du village Mopala sur ordre du ministre provincial de l’intérieur.

Dans une correspondance du 11 septembre adressée au vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, le président de cette association socioculturelle, Serge Khonde renseigne que, le 08 septembre dernier le chef du groupement Mopala, Shadrack Kisenga Makoleka, coutumièrement investi et légitimement accepté par le donneur du pouvoir a été arbitrairement arrêté puis ligoté.

C’était sur ordre du ministre provincial de l’intérieur du Haut-Katanga qui était dans la délégation du vice-gouverneur de cette province, en séjour dans le territoire de Sakania, affirme-il.

"Le Chef Shadrack Kisenga Makoleka a été torturé, son chasse mouche et son sceptre ont été brulés. Certains instruments du pouvoir ancestral ont été désacralisés à cette occasion", déplore Serge Khonde.

Le Chef coutumier Shadrack Kisenga Makoleka a, par la suite, été amené au cachot du ministère provincial de l’intérieur à Lubumbashi.

L’acte posé constitue un sacrilège et une profanation des traditions ainsi que des us et coutumes des peuples autochtones du territoire de Sakania, poursuit la correspondance au vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur. 

Le président de l’Association socioculturelle de Bena Lubembe sollicite l’implication du vice-Premier ministre Daniel Aselo dans cette affaire.

Le ministre provincial de l’intérieur, Éric Muta Ndala reconnait avoir ordonné l’arrestation de ce chef pour des raisons de sécurité et d’ordre public car il n’a jamais été élu et intronise comme tel : « Nous avons interpellé le monsieur et nous avons le soubassement. Je crois qu’il était important de nous contacter, nous, en tant que ministre de l’Intérieur, puiser l’information que d’aller prendre les histoires trafiquées dans les réseaux sociaux. Il n’a jamais été ligoté. Il est là vous pouvez vous référer à lui », a répliqué Éric Muta Ndala.

Il ajoute que, c’est en toute illégalité que ce chef a régné pendant 11 ans.  "Il était temps de mettre fin à ce désordre pour permettre le développement de ce groupement", a-t-il poursuivi. 

Le ministre provincial incriminé, promet que le chef Shadrack Kisenga sera déféré devant les instances compétentes pour qu’il réponde des faits mis à sa charge.

 

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