Nord-Kivu : au moins 5.000 déplacés nourris quotidiennement par Goma Actif, un collectif des jeunes volontaires

Au moins 5000 déplacés sont nourris chaque jour par le collectif des jeunes volontaires, dénommé "Goma Actif". Il s’agit des déplacés de Rutshuru se trouvant dans quelques sites notamment celui de Kayembe, dans la région de Kanyarutchinya, dans le territoire de Nyiragongo, à environ 10 Km de la ville de Goma (Nord-Kivu).

Depuis l’arrivée de ces déplacés il y a plus d’une semaine, ce groupe des jeunes volontaires organise chaque jour, un repas composé de la bouillie et du pain en faveur des déplacés notamment les enfants et les femmes vulnérables.

Cette aide alimentaire vise à atténuer tant soit peu la souffrance qui touche ces personnes en attendant une aide humanitaire appropriée, ont-ils déclaré.

Avec des moyens du bord, constitués de leurs propres contributions et dons faites par d’autres bénévoles, les jeunes de Goma Actif arrivent à nourrir chaque jour les déplacés de quelques sites notamment celui de Kayembe.

D'après ces jeunes, il est inconcevable de rester inactif face à des êtres humains qui meurent  de faim.

« Le constat on l’a fait depuis la dernière éruption volcanique, les ONG ont beaucoup des processus avant de commencer avec les urgences humanitaires, et nous on s’est dit qu’on n’allait pas croiser les bras et on s’est cotisé. Avec le peu qu’on a eu, ça nous a permis d’être-là en train de donner du pain et de la bouillie aux enfants, aux femmes allaitantes et aux personnes de 3eme âge », a déclaré Depaul Bakulu, artiste musicien et membre du collectif Goma Actif.

Cet artiste musicien pense que la situation des personnes déplacées est désastreuse dans leurs milieux de refuge. Il appelle les autorités à plus de proactivité pour éviter un drame humanitaire comme celui-ci étant donné que, cette situation était prévisible au regard du contexte sécuritaire de la région.

« Je pense qu’il fallait définir des mécanismes à l’avance.  Déjà on sait qu’on est entouré des mouvements rebelles à gauche à droite, au Nord et au sud. S’il faut attendre qu’il y ait des déplacés pour étudier ce qu’il faut faire ça ne marchera jamais. Je pense que le grand plaidoyer à faire, c’est l’étude prévisionnelle d’assistance en cas de danger parce que le Nord-Kivu est menacé et c’est connu. Tout le monde savait que la menace est prévisible », a-t-il souligné.

Ce groupe des jeunes volontaires, n’en est pas à sa première action humanitaire.  Il était encore impliqué lors du sinistre causé par la derrière éruption volcanique en mai 2021, mais aussi pendant la période de la pandémie de la COVID-19.

Cette initiative est saluée dans la communauté à Goma.

Depaul Bakuku appelle d’autres jeunes à se joindre à eux pour apporter de la chaleur à ces populations meurtries par les violences armées dans leurs milieux de provenance.

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