ECONEWS : « Les doutes s’installent sur la sincérité de l’EAC ».

Revue de presse du mercredi 30 novembre 2022.

La majorité des journaux parus ce mercredi dans la capitale congolaise alertent sur un éventuel piège de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) tendu à la RDC au troisième round du processus de Nairobi. Sur ce, ECONEWS titre en sa manchette : « Les doutes s’installent sur la sincérité de l’EAC ». Dans cet article, cet hebdomadaire note que la plupart de Chefs d’Etat de la région, dont Félix-Antoine Tshisekedi, n’ont pas fait le déplacement de la capitale kenyane où se déroule le 3è round des pourparlers de Nairobi, destinés à ramener la paix dans la partie Est de la RDC. S’ils n’étaient pas là, rapporte ce tabloïd, ils ont néanmoins intervenu par vidéoconférence, à l’instar de Félix Tshisekedi, Paul Kagame du Rwanda et Yoweri Museveni de l’Ouganda. Chacun déclinant ses attentes de ce énième forum. A Nairobi, fait savoir ce portail, c’est plutôt le président du Burundi, également président en exercice de l’EAC, qui a été la grande vedette. Partout ailleurs sur le sol congolais, indique ce journal, l’opinion publique ne cache sa désapprobation aux propos désobligeants tenus par le chef de l’Etat burundais qui, sans le dire ouvertement, semblait plutôt affirmer qu’il n’existe pas d’Etat en RDC. Vu de Bujumbura, regrette ECONEWS, la RDC serait, selon lui, un no man’s land où tout est à refaire, essentiellement l’armée et la police, pour sécuriser la population et défendre l’intégrité nationale. A ceux qui ont pris les armes pour « l’autodéfense », écrit cet hebdomadaire, le chef de l’Etat burundais a tenu à les rassurer que « la force régionale (Ndlr : de l’EAC) reste avec vous pour assurer votre sécurité jusqu’à ce que le Gouvernement de la RDC se constitue une armée et une police qui seront protecteurs de tout le monde ». Selon ce portail, les propos de Evariste Ndayishimiye est une belle manière de prouver que l’EAC se croît être dotée d’un pouvoir supranational pour se substituer aux forces de défense de la RDC et considère que la force régionale de l’EAC restera le plus longtemps possible sur le sol congolais parce que la RDC ne sait pas sécuriser son peuple.

Sur ce chapitre, Congo Nouveau redoute que Felix Tshisekedi puisse ramener les loups dans la bergerie, en acceptant le déploiement des forces régionales de l’EAC sur le sol congolais. En tout cas, note cet hebdomadaire, les anecdotes du président burundais, président en exercice de l’EAC, ont été très révélatrices des ambitions de certains pays de la région sur les richesses de la RDC. Visiblement, des loups pourront entrer dans la bergerie et semer plus de chaos que d’ordinaire…A Nairobi où s’est ouvert le 3ème round du dialogue inter-congolais avec les groupes armés, indique ce portail, le discours du président Evariste Ndayishimiye a été révélateur de ce que craint généralement la majorité des Congolais, sauf Tshisekedi. Voir le pays être embrigadé par des forces étrangères sans vraiment régler le problème pour lequel ces contingents sont entrés en RDC. Dans son discours aux pourparlers de Nairobi qui se sont ouverts lundi 28 novembre au Kenya, rappelle ce journal, le président du Burundi a lié la durée de la présence des forces armées de l’EAC à la capacité du gouvernement congolais de se constituer une armée et une police capables de protéger « tout le monde ». Alors que le gouvernement congolais parlait d’une mission de 4 mois. « Les armées de la région (EAC), resteront avec vous pour assurer votre sécurité jusqu’à ce que le gouvernement de la RDC se constitue une armée et une police qui seront protectrices de tout le monde", a-t-il déclaré Evariste Ndayishimiye, repris dans les colonnes de Congo Nouveau.

L’Avenir cite André-Alain Atundu qui, à travers le Bureau d’études stratégiques (BEST), démontre le piège des organisations régionales tout au long de ce processus. A l’en croire, souligne ce quotidien, la vigoureuse intervention des troupes de la SADC sur le théâtre des opérations dans la guerre opposant la RDC au Rwanda n’a été techniquement possible que parce que ce dernier ne faisait pas partie de la SADC. Selon ce portail, autant de preuves de l’incapacité congénitale de l’intervention d’une organisation dans un conflit opposant deux Etats membres. Ce qui amène les esprits avisés, dans le cas d’espèce, à préconiser la passe d’arme susceptible d’établir d’abord un équilibre de peur pour et positif, sur la base d’une inquiétude partagée. A cette fin, indique ce tabloïd, Andre-Alain Atundu conseille à la RDC de monter la puissance de son armée à un niveau MAD par rapport à chacun de ses Etats voisins pris individuellement. C’est-à-dire l’assurance d’une destruction en cas d’attaque contre la RDC. Puisque la diplomatie a atteint son objectif nec plus ultra, et afin d’éviter que toutes les déclarations de soutien à la thèse congolaise ne tournent en un simple tintamarre diplomatique, poursuit l’Avenir, le PCA honoraire de la SNEL pense qu’il est impérieux de marquer les esprits par de hauts faits d’armes qui poussent l’ennemi en dehors du territoire national.

Pour Andre-Alain Atundu, souligne La Prospérité, la guerre que mène la RDC sert à imposer au Rwanda un dialogue crédible et loyal. A ce sujet, pense cet ambassadeur honoraire, certaines conditions essentielles doivent être remplies, à savoir : l’impératif de la vérité des faits ; l’engagement de ne pas se venger ou de prendre de revanche à travers des actes déloyaux contraires aux engagements, l’action sans équivoque de certains acteurs emblématiques de l’Etat conformes aux engagements, écrit ce tabloïd. A ces trois conditions objectives, rappelle Atundu dans les colonnes de ce quotidien, s’ajoutent trois conjoncturelles, à savoir: bouter l’agresseur dehors; Ecraser tous les complices et Acquérir des armes à la hauteur de l’immensité du territoire et des convoitises avérées des certains Etats voisins. L’anxiété doit changer de camp ; passer du Congo au Rwanda’’, souligne l’Ambassadeur André Alain Atundu Liongo, dans une analyse publiée sous la bannière de Best, son Bureau d’Etudes Stratégiques, reprise par ce portail.

Le Journal, pour sa part, s’étonne que l’ultimatum de Luanda n’ait pas porté ses fruits sur le terrain militaire dans l’est de la RDC. Pour ce quotidien, le M23 ne s’est pas retiré de ses positions au Nord-Kivu et Kinshasa n’a plus d’autre solution que de s’en remettre à la force régionale est -africaine qui a annoncé son intention de faire « usage de la force pour les pousser à se soumettre ». Si le week-end a été plutôt calme au Nord-Kivu, aucun signe de retrait des rebelles du M23 n’a été observé dimanche soir. Pourtant, très vite, la réponse du M23 à l’ultimatum de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est avait laissé peu d’espoir sur un possible retrait de la rébellion, souligne ce tabloïd. Le M23 a rapidement fait savoir qu’il ne « se sentait pas concerné » par cet accord, signé en son absence, rappelle Le Journal. Visiblement, poursuit-il, le paraphe du ministre rwandais, en l’absence de Paul Kagame, n’a pas suffi à convaincre les rebelles de faire marche arrière et de quitter leurs positions. Au contraire, rapporte ce quotidien, le porte-parole politique du M23, soutenu par le Rwanda, a plutôt exigé « un dialogue direct avec le gouvernement congolais pour résoudre les causes profondes des conflits ».

Dans un message daté de mardi 29 novembre, signale Forum des AS, Martin Fayulu invite les Congolais à sauver, eux-mêmes, leur pays qui est en danger du fait de son agression par le Rwanda via les terroristes du M23. Dans ce message intitulé "Sauvons la RDC en danger ", explique ce quotidien, le leader de LAMUKA bat le rappel des troupes en ratissant large. Fayulu appelle tous les Congolais de l'intérieur et de la diaspora, à défendre l’intégrité territoriale du pays, note ce journal. Le temps de l'auto-prise en charge patriotique est donc arrivé, conclut ce candidat malheureux à la présidentielle de 2018.