Bandundu : des requérants de carte d’électeur dénoncent le monnayage des opérations d’enrôlement 

Plusieurs requérants de la carte d’électeurs, rencontrés dans certains centres d’inscription de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à Bandundu (Kwilu), dénoncent le monnayage des opérations d’enrôlement par des agents de l’ordre ou membres de la CENI commis pour la sécurisation de ces opérations

Selon eux, une somme allant de 1000 à 2000 francs congolais (1 USD) ou plus leur est demandée afin de se faire enrôler rapidement et, cela en défaveur de la multitude en file indienne.  

Pour sa part, le responsable de la CENI/Kwilu demande aux victimes d’apporter les preuves, pour que les auteurs de cette pratique soient sanctionnés.   

Il est difficile pour d’accéder à la salle d’enrôlement sans argent malgré son ordre d’arrivée devant certains centres d’inscription de la ville de Bandundu. Un des requérants explique qu’il faut donc glisser quelques billets de banque entre les mains des membres du centre ou des agents de l’ordre afin d’entrer et obtenir la carte d’électeur : 

« Ça devient un moyen de gagner de l’argent dans d'autres centres d’enrôlement. Il faut payer 1000, ou 2000 francs congolais pour avoir le jeton N0 1 ou 2. Si vous ne donnez pas l’argent, vous aurez le jeton 200 ou 100 et vous passerez même 4 ou 5 jours à attendre avant d'obtenir la carte d'électeur ».  

« Dans plusieurs centres d’enrôlement ici à Bandundu, surtout le centre de Mungusu, il y a beaucoup de désordre là-bas. Avant de s’enrôler, il faut d’abord payer les 1000 francs aux policiers ou bien aux agents de la CENI… Les vieilles mamans qui sont à même le sol, elles n’ont même pas 1000 francs pour payer à ces gens-là, alors elles font deux à trois jours sans toutefois prendre leur carte d’électeur. Alors, on ne sait pas ce que nous devons faire’ », renchérit un autre.  

Pour sa part, le secrétaire exécutif provincial de la CENI, Jean-Robert Muyense rappelle que l’opération d’enrôlement des électeurs est gratuite.  Il appelle les requérants à dénoncer tout monnayage à la CENI afin que les coupables répondent de leurs actes :

« Ces personnes qui viennent dénoncer devant la presse, ont-elles des preuves ? Quand quelqu’un vous demande de l'argent, il faut s’adresser à la CENI, elles n’ont qu'à apporter ces preuves à la CENI. Avant de le sanctionner, on doit d’abord l’écouter. Si les faits sont établis, alors l'agent est immédiatement sanctionné, il sera traduit en justice et il ne va plus travailler à la CENI ». 

Selon Jean-Robert Muyense, le monnayage de l’enrôlement constitue l’une des antivaleurs prohibées par l’éthique et déontologie de l’agent électoral. 

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