Nord-Kivu : des vivres se détériorent à la suite de la fermeture de la route Goma-Rutshuru-Lubero

Depuis fin octobre 2022, les commerçants des produits vivriers enregistrent des pertes considérables de leurs marchandises. Des vivres en provenance du sud de Lubero vers Goma arrivent désormais pourris.

Cette situation fait à la fermeture de la route Goma–Rutshuru, fin octobre dernier, après l’occupation par la rébellion du M23, de plusieurs agglomérations du territoire de Rutshuru par où passe d’ordinaire cette route d’intérêt national (RN4).

Le long détour par le territoire de Masisi, sur une route en mauvais état, fait que certains produits arrivent à Goma déjà détériorés.

Le cas des cossettes de manioc qui, à l’arrivée, ne sont plus utilisables pour préparer le foufou, par exemple.

Avant la guerre, les commerçants payaient 8 dollars par sac d’environ 120 kilogrammes de manioc en provenance du sud de Lubero ; notamment Mighobwe, Miriki, Lusoa, Kayna, et Kanyabayonga. En 24 heures, le manioc était livré à Goma en bon état.

Mais, à ce jour, il faut débourser 20 dollars pour le même service, et patienter jusqu’à trois semaines pour recevoir sa marchandise, parfois en très mauvais état, témoignent plusieurs commerçants.  

Françoise Kabuo, qui gère un dépôt des vivres au quartier Mabanga-Sud, dit avoir perdu plus de 20 sacs de manioc :

« J’ai acheté sans savoir que le manioc était déjà détérioré. Ce sont mes clients qui vont découvrir que la farine n’était plus bonne. Ils la ramènent au dépôt et je dois restituer leur argent. Je suis obligée de donner cette farine à ceux qui élèvent des porcs à un prix très faible. C’est vraiment une grande perte à tous les niveaux. Les grands commerçants, nous les revendeurs et même au niveau des clients qui reviennent nous montrer le foufou de mauvaise qualité ». 

Flambées des prix

D’autre part, le prix des produits vivriers ainsi que le coût du transport des vivres en provenance du sud de Lubero vers Goma, a connu une hausse très sensible.

C’est la population de Goma qui, finalement, doit supporter le coût élevé du transport des vivres.  Le même sac de manioc, qu’elle achetait à 50 dollars avant la guerre, se vend aujourd’hui à 80 dollars.

A cela s’ajoute l’environnement de crise économique, car « l’argent ne circule pas ».

Pour contourner la région occupée par le M23, Les commerçants appellent le gouvernement de réparer la route Goma–Kitshanga–Kanyabayonga afin de faciliter la circulation des personnes et des biens.

 

 

 

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