Enrôlement des électeurs : ruée vers des bureaux de la CENI malgré la prolongation

Malgré la prolongation par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de l'opération d'identification et d'enrôlement des électeurs dans l'aire opérationnelle 2, soit du 24 février au 10 mars 2023, plusieurs Congolais ont assiégé les centres d’inscription jeudi 23 février.

Un engouement des requérants a été observé à Paris, à l’entrée de l’Ambassade de la République Démocratique du Congo en France, jusqu’autour de 20h00.

Des dizaines de personnes, membres de la diaspora congolaise de France, se sont présentées ce même jeudi à l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs, dans les locaux de l’Ambassade de la RDC en France.

Autour de 16h00, les requérants venaient de plus en plus nombreux et étaient impatients.

Ces requérants sont venus remplir tardivement ce devoir civique pour des raisons diverses :

« Il faut obtenir une autorisation par rapport au travail. Nous sommes à l’étranger et même si on était chez nous, il fallait une autorisation. Là je ne partirai pas si je n’ai pas obtenu ma carte », explique un Congolais venu s’enrôler.

 

« J’habite la province à 250 km de Paris. Ce n’est pas normal. On aurait pu mettre des bureaux à distance en province ou au niveau des provinces, il y a dix régions en France », indique un autre Congolais, requérant de la carte d’électeur.

 

Engouement au Tanganyika

A Kalemie, dans la province du Tanganyika, il y a toujours de l’engouement dans les centres d’inscription des électeurs qui ont ouvert le 25 janvier dernier. 

Au centre Bakita, par exemple, il y a un nombre important de compatriotes qui attendent pour se faire enrôler. Ce centre a totalisé 30 jours depuis le lancement des opérations. Il y a des bousculades. Et l’unique policier qui est en poste, se démène pour rétablir l’ordre.  La plupart de personnes se réveillent très tôt pour se faire inscrire sur la liste.

Cependant, cela n’est pas toujours le cas comme l’indique Graciella Kaba, trouvée sur le lieu de l’enrôlement :

« Ça fait 4 jours que je tente de me faire enrôler. Il y a des gens qui arrivent ici vers 3 h, 4 h du matin ou 5 h. On ouvre les portes et nous nous enregistrons sur une liste. Mais chose drôle et chose grave, malgré que nous nous réveillions à ces heures, nous ne nous sommes pas enrôlés ».

A la CENI Tanganyika, le secrétaire exécutif provincial reconnaît que le nombre attendu des personnes enrôlées n’est pas encore atteint.   

   

Découragement de certains requérants

Certains requérants à Lubumbashi (Haut-Katanga) dénoncent certaines pratiques qui sont de nature à décourager les requérants. C’est notamment le fait pour certaines personnalités de s’amener dans les centres d’inscription avec plusieurs de leurs sympathisants qui, en arrivant au centre,  ne respectent pas le protocole. Ils se font enrôler en priorité pendant que des nombreuses personnes attendent depuis des heures. 

D’autres, sous la casquette de leurs fondations ou partis politiques, s’adonnent à la même pratique au grand dam de plusieurs dizaines des requérants qui attendent le jeton d’accès dans le centre pour l’obtention de la carte d’électeur.

Lors de sa rencontre avec la secrétaire exécutive provinciale de la CENI dans le Haut-Katanga, Christian Mwando, membre de Ensemble pour la République, a fustigé une autre pratique :

« Il y a des listes parfois préétablies des gens qui viennent pour se faire enrôler de sorte que les gens qui vivent dans les quartiers, eux, n’arrivent pas à se faire enrôler. Et ça ne laisse pas présager de bonnes choses ».

Au regard du nombre insuffisant des kits, d’autres personnes demandent à la CENI de renforcer les centres avec d’autres kits notamment, ceux déjà utilisés dans la première aire opérationnelle, pour permettre à plusieurs personnes d’obtenir aussi leurs cartes d’électeurs.  

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