L’Avenir : « Dialogue avec le M23, Lutundula et Muyaya disent non »

Revue de presse kinoise du mardi 14 mars 2023.

Les journaux parus ce mardi à Kinshasa s’intéressent à la position du gouvernement congolais sur l’agression rwandaise dans l’Est du pays.

A ce sujet, l’Avenir titre en sa manchette : « Dialogue avec le M23, Lutundula et Muyaya disent non ». Dans cet article, ce quotidien rapporte que le vice-Premier ministre des Affaires étrangères a expliqué que ce que la RDC connait, dans sa partie Est, est un héritage qui a été légué à Félix Tshisekedi et qu’il s’emploie à régler cette facture de manière que la RDC puisse vivre dans la normalité. Ce tabloïd cite Christophe Lutundula qui pense que « c’est extrêmement grave, une erreur de penser que les autorités congolaises pensent qu’il y a un pays au monde qui résoudra les problèmes des Congolais. « Il est incorrect que d’imposer à un pays d’accueillir les génocidaires... Lorsque la RDC voulait refouler les génocidaires, la voix est venue de la France. Il est scandaleux de penser que la RDC est responsable. Il est extrêmement grave et inadmissible que l’on vienne en RDC pour effectuer une mission noble et que par la suite vous faites le Ponce Pilate », fustige le chef de la diplomatie congolaise dans les colonnes de ce journal. A l’en croire, note l’Avenir, la RDC est avec les Nations-Unies parce que les Congolais sont corrects. Sinon, parmi les objectifs fondateurs de l’ONU, c’est le maintien de la sécurité et de la paix à travers le monde. Selon Christophe Lutundula, note ce quotidien, la RDC ne peut pas compter sur les Nations-Unies, mais avec les Nations-Unies. Est-ce que les pays membres permanents du Conseil de sécurité manquent les moyens pour imposer la paix au Congo ? Non.

Sur la même page, Le Potentiel dénonce l’hypocrisie de la communauté internationale, mieux, de l’ONU, sur la pérennisation, des décennies durant, des guerres dans l’Est du Congo. Et en l’occurrence, souligne ce quotidien, la récente agression rwandaise sous couvert des rebelles du M23, est un secret de polichinelle. Ce portail estime que les propos des membres du Conseil de sécurité des Nations unies lors de leur récente visite à Kinshasa puis à Goma, assortie de la tentative d’attribution des rôles, sont perçus par les Congolais, comme du Ponce pilatisme. Dans tous les cas, indique ce journal, l’ONU ne saura faire le Ponce Pilate face à l’histoire. Sinon, souligne ce tabloïd, les Congolais sont en droit de demander de la lumière sur l’auteur ou les auteurs de l’exigence de l’ouverture d’un couloir humanitaire pour recevoir les génocidaires rwandais sur leur sol en 1994, dès lors que ce scénario a été le déclic de la déstabilisation sécuritaire de l’Est de la RDC. Si donc, précise ce journal, les responsabilités respectives doivent être rappelées, autant les FARDC doivent assurer l’intégrité territoriale du pays et combattre les groupes armés, -ce qu’elles font déjà avec abnégation-, autant la communauté internationale ne peut se dédouaner de sa responsabilité dans la crise sécuritaire dans l’Est du Congo. Dans cette perception, poursuit Le Potentiel, Kinshasa est loin de s’attendre à un miracle des Nations unies, si ce n’est que l’application des sanctions contre le M23 et le Rwanda, son parrain.

Forum des AS cite le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, qui souligne que jeter la balle dans le camp du Gouvernement « n'exonère en rien la communauté internationale de ses responsabilités » dans la crise qui sévit dans l’Est de la RDC. « Nous savons que personne ne fera le boulot à notre place. Mais il appartient à l'organisation mondiale de tirer les conclusions », a fait savoir le porte-parole du gouvernement, note ce quotidien. Ce portail signale que Christophe Lutundula a cependant appelé à l'application des sanctions de l’ONU contre KIgali. Selon ce journal, la RD Congo plaide aussi pour le renforcement du mandat de la MONUSCO face aux terroristes du M23 qui n'en font qu'à leurs têtes. « Si on veut réellement redorer l'image ternie de la MONUSCO, il faut procéder par des réajustements. Ça ne sert à rien d'obtenir des résultats si le mandat de la MONUSCO n'est pas musclé », a déclaré le chef de la diplomatie congolaise dans les colonnes de Forum des As.

Pour La Prospérité, l’étau se resserre autour du M23 après avoir cherché à occuper des localités aux environs de Sake, territoire de Masisi, au Nord-Kivu. Ce, estime ce quotidien, en violation du cessez-le-feu annoncé en grande pompe mardi 7 mars courant. Dans une autre manœuvre, rappelle ce tabloïd, ce M23 a, dans un communiqué officiel signé par son porte-parole Lawrence Kanyuka, accepté de s’aligner aux recommandations de différents sommets des chefs d’Etat en se disant prêt à faire plus au nom de la paix. Ce mouvement rebelle annonce se retirer de quelques positions, écrit ce portail. Il s’agit de Karuba, Muremure, Nyamitima, NkingoKagano, Kihuli et leurs environs. Il invite la force régionale de l’EAC et le commandant du mécanisme ad hoc à venir prendre en charge ces postes. Dans ledit communiqué, rappelle La Prospérité, le M23 a indiqué que c’est dans le but d’honorer ses engagements pris aux mini-sommets des chefs d’États régionaux qu’il a posé ce geste. Selon ce quotidien, cette décision intervient après que les FARDC ont réussi à repousser ces terroristes lors des affrontements ayant opposé les belligérants aux alentours de Sake en territoire de Masisi. Au cours de ces combats, poursuit ce portail, trois civils ont trouvé la mort et quatre autres grièvement blessés par des bombes lancées par l’ennemi dans le groupement Kamurhonza en chefferie des Bahunde.

L’Avenir signale en outre le déploiement des Forces armées angolaises dans l’Est de la RDC. Selon un communiqué de la Présidence angolaise diffusé samedi 11 mars sur ses canaux officiels, souligne ce quotidien, le président de la République d’Angola, João Lourenço, qui préside actuellement la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et également médiateur de l’Union africaine (UA) dans la crise entre le Rwanda et la RDC, demandera l’autorisation à l’Assemblée nationale pour le déploiement d’un contingent de soutien aux opérations de maintien de la paix appartenant aux Forces armées angolaises (FAA), en RDC. Ce tabloïd explique que la visée est de sécuriser les zones où sont cantonnés les rebelles du M23 et de protéger les membres du Mécanisme de vérification ad hoc, conformément à l’article 5 de la loi du 15/21 du 10 juin sur l’envoi des contingents militaires angolais et des forces militarisées à l’extérieur du pays.