Goma : la société civile dénonce la recrudescence de l’insécurité

La société civile provinciale du Nord-Kivu a dénoncé, samedi 25 mars, l’insécurité grandissante dans la ville de Goma. Selon les animateurs de cette structure, il ne se passe plus une nuit, sans que l’on enregistre des cas de cambriolage nocturne et l’extorsion des biens.  

Le ras-le-bol de cette organisation citoyenne intervient quelques heures après le meurtre de trois personnes la nuit de vendredi à ce samedi. L’incident a eu lieu dans le village Bugamba, au nord du quartier Ndosho de la ville de Goma.

Selon des sources locales, des bandits armés ont fait incursion, vers 01 heure du matin, au domicile des victimes, dont le responsable est le préfet des études de l’école secondaire Ushirika de Sake, une école conventionnée protestante de la 8e CEPAC.

Ils ont tué le préfet Baleke Yengayenga et ses deux enfants. Quatre autres personnes dans le voisinage ont été grièvement blessées et se trouvent actuellement à l’hôpital.

La société civile provinciale du Nord-Kivu dit avoir répertorié pour le seul mois de mars courant, trois personnes tuées, plus de quarante maisons cambriolées et beaucoup d’autres cas d’extorsion des biens de la population.

Les quartiers les plus concernés sont notamment :

  • Mabanga Nord et Sud
  • Kasika
  • Ndosho
  • Katoy
  • Majengo
  • Himbi
  • une partie de Virunga.

Cette organisation citoyenne attribue cette montée de l’insécurité notament à la surmilitarisation de  la ville.

En effet, en plus d’une forte présence des soldats de l’armée congolaise, plusieurs forces militaires des pays de la sous-région sont à Goma dans le cadre des opérations pour le retour de la paix dans la province du Nord-Kivu.

« Parmi ces forces, des brebis galeuses ne manquent pas », estime le président de la société civile provinciale, Placide Nzilamba.

Il cite aussi le retour du phénomène « 40 voleurs » parmi les causes de ce regain d’insécurité. Il s’agit des bandes de voleurs, parfois armés, constituées d’une bonne dizaine de femmes, d’hommes et d’enfants qui s’introduisent dans des maisons et emportent le plus de biens possible, ont rapporté certaines victimes.

Pour Placide Nzilamba, la présence des nombreux déplacés contribue aussi à cette montée d’insécurité urbaine.

Et pour faire face à cette insécurité, les jeunes de certains quartiers se constituent en groupes de veilleurs pour l’autodéfense de leurs entités. La société civile craint d’éventuels cas des vindictes populaires que l’initiative de ces jeunes pourrait engendrer.

Elle appelle les autorités à focaliser leur attention sur la sécurité de la ville de Goma.

Radio Okapi n’a pas pu obtenir la réaction des autorités ni de la police urbaine à ce sujet. 

 

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