Nord-Kivu : situation confuse ce jeudi à la date butoir du retrait des M23 des entités occupées

 

Ce jeudi 30 mars marque la date butoir du retrait des rebelles du M23 dans toutes les entités occupées en territoire de Masisi et Rutshuru, au Nord-Kivu, pour laisser la place à la force régionale. 

Décidé lors de la réunion des chefs d’états-majors de l’EAC à Nairobi le 9 février dernier, ce retrait devrait s’échelonner sur une période de 30 jours à partir du 28 février 2023.

Cependant, sur le terrain, la situation reste confuse. Les rebelles du M23 continuent à gagner du terrain et à renforcer même leurs positions ces dernières semaines en dépit d’un retrait qualifié de façade par plusieurs sources locales dans certaines entités.

Ce calendrier prévoyait qu’à chaque retrait des rebelles, la zone devrait automatiquement être contrôlée par la force régionale. C’est ce qui explique la présence du contingent burundais à Kirolirwe et à Mushaki dans le territoire de Masisi, après le retrait du M23.

 A court terme, les soldats Burundais devraient être déployés jusqu’à Kitshanga mais cela n’est pas encore appliqué parce que les rebelles occupent toujours Kitshanga-Mwesso. Ils ont même élargi leur zone de contrôle.

En outre, le contingent Kenyan qui devrait en principe être déployé depuis Kibumba-Rumangabo-Tongo et Kishishe, n’est jusqu’ici pas encore arrivé à Tongo, ni à Kishishe, des entités toujours aux mains des rebelles.

Le contingent Sud Soudanais n’est pas arrivé au Nord-Kivu, alors qu’il devrait se déployer concomitamment avec le Kenyan à Rumangabo.

Cependant Bunagana, Rutshuru centre, Kiwanja et Mabenga restent occupés par le M23 alors que les militaires ougandais qui doivent être déployés dans cette région, sont attendus et seraient même positionnés déjà à la frontière, à en croire plusieurs sources à Bunagana.

Les chefs d’états-majors des pays membres de l’EAC avaient également décidé que le cantonnement et désarmement des rebelles du M23 sur le territoire congolais devrait se faire sous le contrôle des autorités congolaise, du mécanisme ad hoc de vérification, la MONUSCO et la force régionale.

Non-respect de la parole donnée

Evoquant la date butoir du 30 mars qui consacre le retrait des rebelles du M23 dans toutes les entités occupées en territoire de Masisi et Rutshuru, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC déplore que les choses ne se soient pas passées comme attendues, les rebelles n’ayant pas respecté ce qui a été demandé.

La cheffe de la MONUSCO Bintou Keita invite le M23 à appliquer intégralement le Communiqué de Luanda, tout en s’inquiétant de la situation sécuritaire entre la RDC et le Rwanda.

Vous pouvez l’écouter dans cet extrait :/sites/default/files/2023-03/02._290323-p-f-newyorkbintoukeitasurm23-00_web.mp3

Lire aussi sur radiookapi.net: