EcoNews : « Tshisekedi ferme la porte à tout «dialogue politique» avec le M23 »

Deux actualités font la Une des journaux parus ce vendredi 14 avril à Kinshasa. Il s’agit de l’entretien entre le Président Felix Tshisekedi et son homologue suisse Alain Berset, suivi de leur conférence de presse commune ainsi que la rencontre de certains leaders de l’opposition à Lubumbashi.

EcoNews affirme que « c’est à double tour » que le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi Tshilombo, a refermé la porte jeudi à tout« dialogue politique» avec les « terroristes » du M23. Recevant, jeudi au Palais de la Nation, le président de la Confédération helvétique, le Président de la République a réitéré cette positon ferme sur la République Démocratique du Congo de ne jamais transiger, rapporte ce trihebdomadaire.

Il ajoute que de l’avis du Chef de l’Etat, négocier avec le M23, c’est autrement accorder une prime à l’agression dont est victime la RDC et son peuple. Pour Félix Tshisekedi, la seule possibilité pour les Congolais égarés qui ont rejoint les rangs du M23, est d’adhérer au P-DDRCS (Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation).

«Si ceux qui nous font la guerre sont des Congolais comme ils l’affirment, ils devaient normalement accepter de rentrer dans ce processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion, et rentrer à la vie civile », a martelé le Président de la République.

Pour L’Avenir, Felix Tshisekedi a dit rejeté le dialogue politique avec le M23 parce que « tout simplement parce qu’on sait comment ceux qui nous déstabilisent procèdent. Et d’expliquer que c’est au moyen de ce genre de dialogue qu’ils profitent de la situation pour infiltrer des éléments qui, plus tard, vont créer des revendications fallacieuses et justifier une nouvelle agression de la RDC ».

La Prospérité note que le Président Tshisekedi a déclaré avoir bon espoir de voir le retrait de ces forces négatives s’accélérer.

D’après Congo Nouveau, Felix Tshisekedi a aussi révélé que « après le cantonnement des rebelles du M23 près de la ville de Kindu, dans la province du Maniema, ils seront désarmés, avant de passer à l'étape de la réinsertion ».

Dans la foulée, renchérit le tabloïd,  le successeur de Joseph Kabila a tranché :"Il n'y aura pas de mixage entre les rebelles du M23 et les FARDC". "S'ils sont Congolais, ils doivent accepter de revenir à la vie civile", a conclu l'actuel locataire du Palais de la Nation.

Congo Nouveau rappelle qu’avant de recevoir le président suisse, le président congolais avait effectué un aller-retour, Kinshasa-Luanda-Kinshasa où il est allé répondre à l'invitation de son homologue angolais, Joao Lourenço. Désigné médiateur par l'Union Africaine (UA), le président angolais fait le pont entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23.

Selon un communiqué publié par la Cellule de communication de la Présidence de la République, "rien n'a filtré des entretiens entre les deux chefs d'Etat". Mais, d'aucuns croient qu'ils ont parlé du processus de retrait des rebelles du M23 des zones qu'ils occupaient, rapporte ce journal.

Felix Tshisekedi et son homologue suisse ont aussi  longuement discuté de la relation bilatérale entre les deux pays, avant leur conférence de presse commune, indique, pour sa part, La Tempête des Tropiques.

Citant la cellule de communication de la Présidence de la RDC, ce journal souligne que les deux chefs d’Etats se sont également appesantis sur quelques sujets d'intérêt commun ainsi que la question relative à l'aide humanitaire au profit des populations déplacées de l'Est de la RDC. Et ce quotidien de rappeler que c'est depuis le mercredi 12 avril dernier que le Président de la confédération helvétique, Alain Berset est arrivé à Kinshasa.

Rencontre des leaders de l’opposition à Lubumbashi

La rencontre entre notamment Moise Katumbi, Delly Sesanga et Martin Fayulu ce vendredi 14 avril fait aussi la Une des journaux ce matin à Kinshasa.

Africa News ouvre le bal et rapporte que l’opposition au pouvoir de Félix Tshisekedi a rendez- vous avec l’histoire ce weekend à Lubumbashi, tout juste quelques jours après la formalisation de l’Union sacrée de la nation, plateforme électorale acquise au Président de la République.

Dans la capitale cuprifère, se sont donnés rendez-vous, pour peut-être un début des tractations en vue de la constitution d’un bloc commun, quasiment tous les ténors de l’Opposition, arrivés les uns, mercredi et les autres, jeudi par l’aéroport de la Luano, annonce ce journal.

En prélude de cette rencontre, ajoute ce tabloïd, Moïse Katumbi a reçu, dans les installations d’Ensemble pour la République, son parti, Augustin Matata, Delly Sesanga et Martin Fayulu.

Tous, comme Katumbi, dont la candidature a été validée par le Congrès de son parti, ne cachent pas leurs intentions de briguer la magistrature suprême, note Africa News qui précise que Franck Diongo est également arrivé à Lubumbashi jeudi soir. 

La rencontre, prévue à huis clos, est de tous les enjeux, commente ce journal.

En effet, précise Africa News, avec une élection présidentielle à tour unique, plusieurs observateurs estiment qu’il va de l’intérêt de l’Opposition de fédérer ses forces pour affronter Félix Tshisekedi, président de la République sortant, dont la candidature est soutenue par une plateforme hétéroclite.

Pour EcoNews, les quatre leaders, à savoir Moïse Katumbi, Martin Fayulu d’ECIDé, Matata Ponyo Mapon de LGD et Delly Sesanga d’ENVOL, ont eu un huis-clos jeudi au siège d’Ensemble pour la République. Rien n’a été filtré de leurs échanges. On promet néanmoins une déclaration commune dans laquelle les quatre leaders devraient rendre compte des délibérations de leurs entretiens, rapporte ce journal.

Quelle surprise nous réservent-ils ? s’interroge EcoNews qui répond tout de suite : « En tout cas, nul ne le sait ».

Cependant, d’après ce trihebdomadaire, on rapporte cependant qu’il y a une coalition dans la perspective de la présidentielle de décembre 2023 qui est en gestation. Sa nature et sa mission restent encore secrètes. Mais, tout est mis en œuvre pour contrer le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, qui vise un second mandat à la présidentielle de décembre prochain, commente le journal.

Il note également qu’à Lubumbashi, il y avait une absence remarquée, celle d’Adolphe Muzito de Nouvel Elan. En froid avec Martin Fayulu, dans le cadre de la plateforme Lamuka, Adolphe Muzito n’a pas été associé à la rencontre de Lubumbashi, explique encore EcoNews.

Ainsi La République, se basant sur des analyses de certains observateurs, affirme que la balance pourrait pencher en faveur du président de Ensemble pour la République dont le rôle dans le rassemblement de l’opposition a toujours été majeur, selon ce journal.

Pour ce tabloïd, « malgré le forcing qui se prépare à l’Assemblée nationale pour faire une proposition de loi scélérate dite loi Tshiani, l’homme de Kashobwe reste confiant. Il est rassuré par le soutien que lui apporte la majorité des Congolais ».

Mais Congo Nouveau, pour sa part, rapporte que nombreux sont ceux qui ne croient pas que les quatre personnalités ayant, chacune étalé leurs ambitions, réussiront à se mettre d'accord autour d'un nom. D'aucuns se rappellent ce qui s'était passé à Genève. La suite est que Félix-Antoine et Vital Kamerhe avaient rejeté le choix de Martin Fayulu.

Dans la même lignée, La Tempête des Tropiques, citant Africarabia, souligne que la présence du Dr Mukwege dans cette rencontre des leaders de l’opposition est encore incertaine, tout comme quelqu'un pour le représenter.