Sommet de l’EAC : le camp de Rumangabo retenu comme nouveau site de pré-cantonnement du M23

Les pays de la Communauté d’Afrique de l’Est(EAC) ont décidé, mercredi 31 mai à Bujumbura(Burundi), que les rebelles du M23 seront pré-cantonnés au camp de Rumangabo dans la province du Nord-Kivu.

Cette décision a été prise au cours du 21e sommet de l’EAC.

Au cours de cette assise, les experts congolais ont écarté le cantonnement des rebelles du M23 dans la localité de Kitchanga, au Nord-ouest de Goma, dans le territoire de Masisi. D’après eux, la population locale est hostile à la présence du M23, soupçonné d’avoir commis beaucoup d’exactions dans la région.

Quant aux autres lieux mentionnés, Sabinyo et Runyoni, les experts ont estimé que les rebelles du M23 sont supposés habiter déjà ces localités. Donc, le seul site qui remplirait les conditions minimales d’accueil pour le pré-cantonnement est Rumangabo. Mais, le site de cantonnement au Maniema est toujours maintenu.

Le sommet a notamment décidé du déploiement de l’équipe d’investigation dans les différents sites où il y aurait eu massacres.

Le ministre d’Etat congolais en charge de l’Intégration régionale, Mbusa Nyamwisi a réussi à convaincre le Kenya et l’Ouganda que le M23 n’étant pas un Etat, il ne pouvait donc pas faire partie de l’équipe d’investigation.

« Il faut dire que, le M23 est un proxy, donc un supplétif du Rwanda. Si ce dernier est déjà dans l’EAC, derrière lui, le M23 est valablement déjà représenté. On n’a pas besoin de faire des doublons », a expliqué Mbusa Nyamwisi. 

Cette équipe d’investigation internationale comprendra, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), l’Union Africaine, la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) et les Nations unies.

Le lundi 29 mai, en prélude à ce sommet tenu mercredi à Bujumbura, le vice-ministre de la Défense de la RDC, Samy Adubando Awotho, avec les experts militaires congolais, ont opposé un non catégorique à la demande du Soudan du Sud de déployer le reste de ses troupes à Dungu, dans la province de l’Ituri, dans le même cadre de l’EAC.

« Si cela s’avère nécessaire, le Soudan du Sud devrait saisir la RDC en bilatéral comme l’ont fait le Burundi pour le Sud-Kivu et l’Ouganda pour la partie grand nord », a dit le vice-ministre de la Défense de la RDC.

Cette résolution a aussi été entérinée au cours du sommet.

Evaluation de la mission de la force de l’EAC avant la fin de son mandat

Le sommet de Bujumbura a également décidé de procéder à l’évaluation de la mission des troupes de l’EAC au 15 juin prochain, soit avant la fin de son mandat prévue le 8 septembre prochain.

Les trois mois qui restent sur les six mois de prolongation permettront à la RDC de constater la bonne volonté du contingent à passer à l’offensive contre les groupes armés.

Au cours de cette rencontre, la délégation congolaise a haussé le ton et rappelé aux Etats membres que la mission de la force régionale était offensive.

Dans le cadre de cette évaluation, la RDC va également étudier les modalités de reprise de contrôle sur l’espace occupé actuellement par cette force régionale.

Le mandat de la force régionale est en prolongation depuis le 8 mars dernier. Celui-ci devrait prendre fin en juin, mais il a à nouveau était prolongé jusqu’au 8 septembre, au cours du sommet de l’EAC de mercredi 31 mai.

Lire aussi sur radiookapi.net: