Le procès du député Édouard Mwangachuchu s'est poursuivi mardi 27 juin devant la Haute Cour militaire à la prison de Ndolo à Kinshasa. La Cour a procédé à la projection des vidéos et examiné le contenu des cartes USB découvertes par les services de renseignements dans la résidence du prévenu lors de la perquisition.
Parmi les fichiers trouvés dans ces supports, figure un document sous le titre de "Commandement des États-Unis pour l'Afrique" (AFRICOM), dont le contenu n'a rien révélé de grave à ce stade d'analyse.
Les juges cherchent à établir le lien entre l’infraction d’espionnage et le contenu des cartes USB. Celles-ci renseignent notamment sur le fonctionnement de la Société minière de Bisunzu (SMB), du député Mwangachuchu, et le rapport avec l'AFRICOM.
« Reconnaissez-vous le contenu de ces flashs disk ? », demande la Cour au prévenu. Celui-ci répond qu'il ne les reconnaît pas:
« C'est incroyable ! Ces flashs disk ne se sont pas retrouvés chez moi. On va m'adresser ces documents en quelle qualité ? Je ne les connais pas ».
Selon ses conseils, ces documents attribués à l'AFRICOM ne peuvent pas bénéficier de la moindre présomption d'authenticité, parce qu'ils ne portent pas de signature.
« Il ne s'agit pas de correspondances d'AFRICOM adressées à notre client. Qu'est-ce qu'ils démontrent par rapport aux infractions mises à sa charge ? Nous ne voyons pas de rapport », déclare Me Thomas Gamakolo.
Par contre, le ministère public assure que tous les flashs disk soumis au débat ont été trouvés dans la résidence du député national lors de la perquisition et qu'ils sont authentiques.
La Cour suspend ainsi le débat et renvoie l'affaire à la semaine prochaine.
