Le Potentiel : « Face au M23 réfractaire au désengagement, Kinshasa et Bujumbura agitent la carte de la contrainte régionale »

Revue de presse kinoise du mardi 29 août 2023.

Des journaux parus ce mardi à Kinshasa reviennent sur le séjour de 48 heures du chef de l’Etat burundais, Evariste Ndayishimiye dans la capitale congolaise.

Le Potentiel ouvre le bal et indique que Kinshasa et Bujumbura agitent la carte de la contrainte régionale après que les rebelles du M23 ont refusé de se cantonner et de se désengager. À l'invitation de son homologue congolais, note ce quotidien, le président de la République du Burundi et président en exercice de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC), Évariste Ndayishimiye, a effectué une visite de travail en RDC du 27 au 28 août courant. Et même si l'objectif de la visite était de renforcer davantage les liens d'amitié, de fraternité et de coopération dans des domaines variés d'intérêt commun tels que ceux de la défense, de la sécurité et du commerce, rapporte ce tabloïd, Félix Tshisekedi et Évariste Ndayishimiye ont longuement porté leur regard sur l'évolution de la situation sécuritaire dans l'Est de la RDC à travers les processus de Nairobi et de Luanda. À ce sujet, signale ce portail, les deux chefs d'État ont demandé à toutes les parties concernées de respecter et d'appliquer la feuille de route conjointe des processus de Nairobi (Kenya) de Luanda (Angola) telle qu'enrichie et adoptée par le Sommet des chefs d'État et de gouvernements de l'Union africaine du 19 février dernier. À cet effet, ajoute ce journal, Kinshasa et Bujumbura constatent et déplorent le fait que le M23 n'a pas la volonté de se désengager et d'aller dans le centre de cantonnement. Ainsi, sans passer par le dos de la cuillère, les deux chefs d'État ont lancé un appel à la région de prendre ses responsabilités pour contraindre le M23 d'aller au cantonnement.

A ce sujet, l’Avenir cite le chef de l’Etat burundais qui, lors de son passage à Kinshasa, déclare : « Notre exigence reste la même. La force régionale doit être plus active à l’image du contingent burundais parce qu’à certains endroits, nous observons une sorte de laxisme. Cela ne va pas s’éterniser sans que nous puissions réagir ». Selon ce quotidien, l’objectif de cette visite était de resserrer les liens d’amitié, de fraternité et de coopération entre la RDC et le Burundi. Ce tabloïd indique qu’un protocole d’accord en matière de défense et de sécurité a été signé, en présence des deux Chefs d’État, pour renforcer la sécurité dans les 2 pays. Après leur tête-à-tête ce lundi au Pa[1]ais de la Nation, fait savoir ce portail, le Président Félix Tshisekedi et son homologue du Burundi demandent à l'EAC de prendre ses responsabilités pour contraindre le M23 d’aller au cantonne[1]ment et à la démobilisation. Pour ce journal, les deux chefs d’Etat ont par ailleurs échangé sur des questions régionales et internationales, notamment sur la situation politique au Niger et au Soudan, ainsi que des conséquences d'ordre économique de la guerre.

La Tempête des tropiques cite Evariste Ndayishimiye qui a annoncé la tenue d’un Sommet de l’EAC qui va évaluer le respect des accords obtenus pour faire revenir la paix en RDC et dans la région. Cependant, il a martelé sur les colonnes de ce quotidien : « Les groupes armés qui ne vont pas déposer les armes vont le faire par force (…). Ce n’est pas seule la RDC qui est censée traquer les groupes armés, nous sommes tous concernés ». Pour sa part, écrit ce tabloïd, le Président Tshisekedi a indiqué qu’il compte sur le Sommet à venir de l’EAC pour mettre fin à cette guerre, et que « la guerre restera la dernière option que la RDC pourra lever ». Et d’ajouter : « Les différents Sommets organisés sont des occasions claires pour tendre la main à la paix. Mais, si elle n’est pas saisie, on prendra des mesures. Cette guerre ne dépend pas de nous, mais des ennemis. Nous sommes, pour le moment, sur le front diplomatique (...). Il n’est pas question, pour le moment, d’engager un autre front en dehors de celui-là», écrit ce portail. Pour terminer, écrit ce journal, le Président Tshisekedi a exprimé sa détermination à restaurer la paix dans tous les territoires du pays en proie aux conflits armés, et à remettre les citoyens congolais, victimes de cette insécurité, dans leurs droits, dont celui de voter.

Parlant du rétablissement de la paix en RDC, fait savoir Forum des As, Evariste Ndayishimiye a soutenu que "la région a décidé de venir appuyer les efforts du gouvernement congolais. Pour lui, rappelle ce quotidien, le Burundi est un allié privilégié de la RDC. Le contingent burundais est déterminé (sur le terrain). « La RDC et le Burundi sont comme l'arbre et l'écorce : vous attaquez l'un, vous attaquez l'autre », a-t-il conclu sur les colonnes de ce tabloïd.

Partenariat gouvernement-Primera Gold

Sur un autre chapitre, la Prospérité cite le ministre des Finances, Nicolas Kazadi qui balaie d’un revers de la main et, en bloc, les allégations du député national Alfred Maisha, affirmant que la RDC aurait accordé à la firme de droit émirati Primera Gold, des avantages exorbitants pour l’exploitation de l’or, de la cassitérite et du cobalt dans les Provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Maniema.

« Aujourd’hui, selon les renseignements que nous avons, Congo Com pourrait avoir produit et exporté au Rwanda l’année dernière 3 tonnes mais, n’aurait déclaré que 15 kilos. Mais, Congo Com n’est, cependant, pas toute seule comme société incriminée dans cette affaire. Aujourd’hui, l’Etat estime que le manque à gagner en termes d’exportation l’année dernière, se chiffre environ 1 milliard de dollars, cela pourrait davantage s’agrandir. Il y a une instruction en cours, il y a eu des saisies d’ordinateurs, d’informations financières et économiques. Un procès doit bientôt démarrer. L’idéal est qu’il soit puni et que chacun prenne ses responsabilités », dit Nicolas Kazadi, repris dans les colonnes de ce quotidien.

Abondant dans le même sens, poursuit ce portail, le Directeur de cabinet-adjoint du président de la République chargé des questions économiques et financières, André Wameso a, enfin, précisé que le chef de l’Etat a préconisé qu’il y ait les mêmes approches et, surtout, le même entendement, s’il faut vraiment récupérer une portion de la souveraineté de la RDC notamment, grâce à cet accord conclu avec Primera.

Pour sa part, la Référence Plus indique qu’après la clameur publique sur le dossier Primera Gold, le ministre des Finances assuré que « le partenariat avec la société émiratie est la meilleure voie pour stopper la mafia qui s'est installée dans le secteur depuis des années ». À ses yeux, signale ce quotidien, c'est le seul moyen de stopper la folie meurtrière de ceux qui utilisent l'or et le coltan du sang pour insécuriser la partie est du pays.