Congo Nouveau : « malgré plus de 500 atteintes à la liberté de la presse, Tshisekedi satisfait de son bilan »

Revue de presse de ce mercredi 15 novembre

 

Le discours du Chef de l’Etat, Felix Tshisekedi, sur l’état de la Nation, prononcé, mardi 14 novembre, devant le parlement réuni en congrès, est repris et commenté  dans les colonnes des journaux parus ce mercredi à Kinshasa.

Le chef de l’Etat congolais a tenu son discours sur l’état de la Nation ce mardi 14 novembre 2023 devant le Parlement réuni en congrès. Parmi les points positifs de son bilan, il glisse aussi celui de la presse qu’il juge « mieux qu’avant », fait savoir Congo Nouveau.

« Une phrase prononcée dans une salle restée d’abord silencieuse avant des timides applaudissements », commente ce journal.

Il rapporte que malgré la hausse des atteintes à la liberté de la presse publiée par l’ONG Journaliste en danger (JED), le président Félix Tshisekedi a brossé un bilan pour le moins positif de la liberté de la presse sous son mandat.

« La situation de la presse se porte de loin mieux qu’avant », a déclaré le Président de la République ce mardi 14 novembre.

Le chef de l’Etat cite plus de 30 points gagnés par la République démocratique du Congo dans le baromètre de Reporters sans frontières (RSF) sur la liberté de la presse. Mais également, des actions pour améliorer le cadre juridique et réglementaire de l’exercice de cette profession au pays. Félix Tshisekedi a aussi cité comme preuve, ses participations – sous son mandat – à l’organisation des activités liées à la journée mondiale de la liberté de la presse chaque 3 mai en RDC. Cela, tout en rappelant au passage son engagement de faire de la presse libre et responsable le véritable 4ème pouvoir du pays.

Pourtant, note Congo Nouveau, ce satisfecit du chef de l’Etat contraste avec le rapport national de l’ONG JED.

 Selon le dernier rapport publié début novembre 2023 par JED, au cours du premier mandat du président Félix Tshisekedi, l’ONG a recensé plus de 500 atteintes à l'encontre de la presse, dont 5 journalistes tués sous ce quinquennat, rappelle ce trihebdomadaire.

Parmi ces acquis, Félix Tshisekedi a parlé du volet sécuritaire, en revenant notamment sur les retombées de l’état de siège instauré dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, note pour sa part l’Agence congolaise de presse(ACP).

« (…) l’état de siège a permis non seulement de déménager, mais aussi de démasquer les réseaux criminels et mafieux constitués par les ennemis de la République dans le trafic illicite de nos ressources »

« Au rang des pourvoyeurs de ces réseaux, figure principalement le régime de Kigali, ainsi que d’autres États dont le commerce et l’industrie sont manifestement soutenus par les ressources issues du pillage de notre pays », a-t-il fait savoir.

Il a ensuite rappelé que l’état de siège a réussi à limiter le coulage des recettes et « les fraudes existant depuis des décennies », dans cette partie du territoire national.

Et Le Potentiel de noter qu’après un discours de plus de 2 heures, Félix Tshisekedi a conclu son adresse sur l'état de la Nation, mardi 14 novembre 2023, en appelant, sans le dire, au soutien de sa candidature pour un nouveau quinquennat.

Le président de la République, qui en était à son dernier exercice de cette nature durant ce premier quinquennat devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès au Palais du peuple, à Kinshasa, estime qu'il s'agit-là d'un choix à faire entre poursuivre avec lui, qu'il traduit comme un élan "positif", ou repartir de "zéro". "

Nous avons donc le choix entre repartir à zéro ou consolider les acquis de cet élan progressif en avançant main dans la main avec une vision claire et un but commun vers un avenir ou chaque congolais aura la possibilité de prospérer ", a-t-il conclu, en soulevant des salves d'acclamation des congressistes, fait remarquer le tabloïd.

Mais pour Africa News, « cet argument de campagne fait jaser ».

Le bihebdomadaire explique que si l’évocation d’un tel argument a suscité des applaudissements frénétiques de la part des parlementaires de l’Union sacrée, elle a cependant fait réagir leurs rivaux, essentiellement du FCC.

« Au nom du principe de continuité de l’Etat, aucun chef d’Etat ne repart à zéro une fois aux affaires ! Félix Tshisekedi ne convaincra personne qu’à son accession à la magistrature suprême en janvier 2019, il est reparti à zéro! Qui, d’ailleurs, le croira puisque le 2 mars -soit moins de 40 jours après son investiture- il disposait des fonds pour lancer le Programme des 100 jours auquel il va consacrer le 13 décembre 2019 -date de son premier discours sur l’état de la nation- l’essentiel de son message ? Il ne convaincra personne que les fonds sont venus de son escarcelle ou de celle de ses relations en Belgique. Il ne convaincra personne qu’il n’a pas trouvé une Constitution et des Institutions stables. En septembre 2019 sur TV5 Monde, il a affirmé avoir trouvé une armée structurée et disant avoir compris, une fois aux affaires, qu’il y a eu beaucoup de diabolisation », a-t-on réagi dans les rangs du FCC, regroupement issu de l’ancienne majorité parlementaire entre 2006 et 2018.