Désengagement de la MONUSCO : Bintou Keita remet la base de Kamanyola à la Police nationale congolaise

La représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC Bintou Keita a remis ce mercredi 28 février la base de la MONUSCO située dans la localité de Kamanyola (Sud-Kivu) à la Police nationale congolaise.

Cette remise est l’une des étapes qui signe le début du désengagement de la MONUSCO de la province du Sud-Kivu.

Des responsables des agences, fonds et programme des Nations Unies et des représentants du Gouvernement congolais, le commissaire général adjoint en charge de l’appui et gestions de la PNC ainsi que le gouverneur intérimaire du Sud-Kivu ont fait le déplacement sur place à Kamanyola dans le territoire de Walundu pour la circonstance.

Cette base de la Mission onusienne était occupée jusqu’à ce jour par les casques bleus du contingent pakistanais. La Mission onusienne mène des activités de protection des civils dans la cité de Kamanyola depuis près de 20 ans. On trouve dans cette base militaire des maisons préfabriquées, une usine d’eau, des lits et autres matériels.

A partir de ce 28 février, ce camp sera occupé par les unités d’intervention de la PNC, pour la sécurisation des personnes et de leurs biens, car les soldats de paix de la MONUSCO se retirent.

Ce désengagement de la MONUSCO se fait à la demande du Gouvernement au Conseil de sécurité de l’ONU en décembre 2023.

Travailler jusqu’au sacrifice suprême

Au cours de la cérémonie de remise ce mercredi, le gouverneur intérimaire du Sud-Kivu, Marc Malago, a rendu hommage aux casques bleus tombés sur le champ d’honneur au service de la paix en RDC. Il a fait observer à l’assemblée une minute de silence en leur honneur.

Pour lui, cette remise est une action de haute portée au regard de la stabilisation retrouvée dans cette partie du pays.

Il a aussi salué la bravoure des forces armées de la RDC et les leurs efforts dans la lutte contre l’insécurité.

« Ces forces de sécurité sont déterminée à lutter contre l’agresseur selon la vision du Gouvernement de la RDC de vaincre toute forme d’attaque visant à toucher notre territoire », a-t-il souligné dans son mot de circonstance.

Le commissaire général adjoint en charge de l’appui et gestions de la PNC, général Bosco Kalenga a rappelé que les casques bleus pakistanais œuvrent pour la paix et la protection des civils dans cette cité en collaboration avec les forces de sécurités congolaise.

« En 19 ans, des vies ont été fauchées, je me joins au commandant de la Force de la MONUSCO pour saluer la mémoire le dévouement de tous ceux qui ont payé le prix du sacrifice suprême en terre congolaise », a-t-il déclaré.

Il a cependant rappelé que le retrait de la MONUSCO est l’une des décisions du Conseil de sécurité, consignée dans la résolution 2717 du 19 décembre 2023, selon la volonté de l’Etat congolais.

Désengagement responsable

La cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a rappelé que la base de Kamanyola est la toute première base de la MONUSCO installée au Sud-Kivu depuis le 5 mars 2005, initialement comme un déploiement temporaire pour répondre au problème de protection des civils et de mener des patrouilles dans la zone.

C’est en 2017, soit 12 ans plus tard, qu’elle a été transformée en une base permanente.

« Cette base ferme par la volonté du Gouvernement de la République et de la MONUSCO, par la signature conjointe le 21 novembre 2023, de la note sur le retrait accéléré, progressif ordonné et responsable de la MONUSCO de la RDC ».

Bintou Keita a rappelé que cet acte a été suivi par l’adoption la résolution 2717 par le conseil de sécurité, le 19 décembre 2023, renouvelant le mandat de la MONUSCO pour un an, et qui prend en compte cette note conjointe.

Dans cette résolution, il a été demandé à la MONUSCO, de retirer sa composante militaire et en uniforme du Sud-Kivu au 30 avril 2024 et de transférer ses taches au Gouvernement en mettant un accent particulier sur la protection des civils.