La province de l’Ituri a recensé plus de 200 cas de mortalité maternelle en 2024, faisant d’elle l’une des provinces les plus touchées par ce fléau en République démocratique du Congo. L’Association des gynécologues en Ituri, par la voix de sa responsable, Dr Josée Wanican, a tiré la sonnette d’alarme ce lundi 5 mai.
À l’occasion de la Journée internationale de la sage-femme, célébrée chaque 5 mai, des sages-femmes ont échangé avec des étudiants sur les stratégies à adopter pour réduire ces décès évitables.
Selon Dr Josée Wanican, 70 % des cas de mortalité maternelle et néonatale sont liés à des conditions inadéquates de référencement des patientes, en particulier dans les structures médicales périphériques.
Buma Reta, présidente de l’Association des sages-femmes en Ituri, souligne le manque de personnel qualifié dans plusieurs maternités :
« Il faut des sages-femmes formées dans chaque maternité, car ces décès sont généralement évitables. La gestion des urgences est essentielle, mais sans formation adéquate, les complications deviennent fatales », insiste-t-elle.
Le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), qui appuie le gouvernement congolais, regrette le manque de soutien financier accordé aux sages-femmes.
« Nous plaidons auprès du Gouvernement pour qu’il reconnaisse l’importance de ces professionnels dans la lutte contre la mortalité maternelle, qui augmente en Ituri », explique Brigitte Omari, responsable de l’UNFPA en Ituri.
En réponse à cette crise, le gouvernement provincial de l’Ituri a récemment financé 20 bourses destinées aux étudiants sages-femmes en difficulté de paiement.