La ville de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, a enregistré huit décès en l’espace de moins d’une semaine, à la suite de cas de justice populaire.
Le dernier cas remonte au mardi 6 mai, où un tenancier de cabine téléphonique, également cambiste, a été abattu en plein centre-ville à Nyawera, dans la commune d’Ibanda.
Selon des témoins, des hommes armés lui ont tiré une balle au cou, avant de s’enfuir avec son argent et ses téléphones. Pour faciliter leur fuite, ils ont continué à tirer afin de disperser les curieux.
Dans le même quartier de Ndendere, un arbitre affilié à l’Entente urbaine de football de Bukavu, accusé de vol à main armée, a été lynché par la population, dans la nuit du 6 mai.
Ces nouveaux incidents portent à huit le nombre de victimes de vindicte populaire en moins d’une semaine.
Dans la nuit du vendredi au samedi de la semaine précédente, quatre personnes ont été tuées et leurs corps brûlés dans la commune de Kadutu.
La criminalité devient récurrente dans Bukavu, une ville sous occupation des rebelles AFC-M23. Face à cette escalade de violence, la population exprime son désarroi, ne sachant plus à qui s’adresser pour garantir sa sécurité.
La montée en flèche des vols à main armée et le recours à la justice populaire reflètent l’absence ou l’inefficacité des institutions censées garantir l’ordre et la justice, telles que les cours et tribunaux, la Police nationale et les maisons pénitentiaires.