Nord-Kivu : les affrontements entre Wazalendo et M23 menacent la vie des habitants de Tongo et Bambo

De récents affrontements opposant les Wazalendo aux rebelles du M23 perturbent la quiétude de la population dans le groupement de Tongo et Bambo, notamment dans les villages de Kabizo, Butare et Bundabi ainsi que leurs environs, selon plusieurs témoignages.
Ces mêmes sources rapportent que les habitants de ces localités ne peuvent plus accéder à leurs champs, de peur d’être victimes d'atrocités perpétrées par des hommes armés.

Les activités scolaires, les marchés et autres services sociaux sont paralysés à cause de l’instabilité qui règne dans la zone, confirment ces témoignages.
Pour se protéger des exactions des groupes armés, notamment des viols, des tueries et des pillages, la population préfère se regrouper dans un ou deux villages jugés plus sûrs, renseignent les mêmes sources. Malgré cela, les petits marchés continuent de fonctionner, bien qu'une pénurie de marchandises, de récoltes et d’autres produits manufacturés soit observée en raison de l’insécurité.

Sur le plan humanitaire, certaines ONG telles que Médecins sans frontières (MSF), le Comité international de la croix-rouge (CICR) et Action contre la faim (ACF) apportent une assistance dans les villages de Bambo, Kabizo, Kirumba et Kishishe.
Cependant, les besoins restent énormes en raison de la détérioration des conditions humanitaires, insistent des sources locales.
« La population souffre énormément et est touchée par la malnutrition », explique un habitant. Il ajoute que certains cultivateurs s'efforcent de produire, mais en vain.
Un sac de manioc de 120 kg se vend désormais entre 15 000 et 25 000 FC(9 USD), sans compter les nombreuses tracasseries, ajoute-t-il.
Même les mamans ne peuvent plus s’acheter un pagne, les enfants ne vont plus régulièrement à l’école et beaucoup ont dû abandonner leurs études. Les enseignants ne sont pas payés, ce qui paralyse totalement le secteur éducatif, déplore un autre habitant.
Dans les villages de Ngoroba, Mutanda, Kashaliro et Bukombo, les bandits armés continuent de piller les biens de la population, tandis que les Wazalendo imposent une taxe de 10 USD à tous les hommes, affirme un villageois de Bwito.

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