L’IGF sous Jules Alingete : un bilan mitigé selon Valery Mandianga

Le mandat de Jules Alingete à l’Inspection générale des finances (IGF) a marqué un tournant dans le contrôle des finances publiques et la lutte contre la corruption en République démocratique du Congo. Si son action a eu un impact initial positif, elle a également révélé des limites importantes qui ont freiné son efficacité. C’est le constat dressé, ce vendredi 9 mai, par Valery Mandianga, président du Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL).

 

Dans une interview accordée à Radio Okapi, le président du CREFDL met en lumière les défis rencontrés par l'IGF de Jules Alingete sous le mandat et les réformes nécessaires pour consolider les acquis. Il fait ce bilan au lendemain de la mise en retraite de Jules Alingete, remplacé par Christophe Bitasimwa.

Les limites du mandat de Jules Alingete

Selon Valery Mandianga, plusieurs obstacles ont réduit l’efficacité de l’IGF sous la direction de Jules Alingete :

  • Un manque d’indépendance dans la conduite des enquêtes,
  • Un ciblage sélectif des contrôles, nuisant à une approche globale,
  • Des conflits d’intérêts, remettant en question l’impartialité des investigations,
  • Un suivi judiciaire insuffisant, limitant l’impact des révélations.

Ces faiblesses ont atténué les résultats attendus, laissant place à des controverses sur la portée réelle du travail accompli, note le président du CREFDL.

Quelles perspectives pour le prochain inspecteur général ?

Pour Valery Mandianga, il est essentiel que le successeur de Jules Alingete engage des réformes afin de renforcer l’IGF. Il recommande notamment :

Une indépendance accrue de l’institution pour éviter les pressions politiques,
Une meilleure coordination avec la justice et la Cour des Comptes,
Une approche plus systématique des contrôles, afin d’assurer une régulation globale des finances publiques.

Ces ajustements permettraient de garantir une lutte plus efficace contre les détournements et la corruption, tout en restaurer la confiance des citoyens dans les institutions financières du pays, soutient ce chercheur.

Un appel aux réformes

Alors que l’IGF joue un rôle crucial dans la gestion des fonds publics, les attentes sont grandes pour la nouvelle direction de l’institution. Une gouvernance plus transparente et rigoureuse pourrait permettre d’améliorer le climat économique et la crédibilité de l’État, fait savoir Valery Mandianga.

Pour lui, l’avenir de l’IGF dépendra ainsi des mesures prises dans les mois à venir. Les réformes préconisées par le CREFDL pourraient constituer une base solide pour une gestion financière plus efficace et équitable.

Valery Mandianga s'entretient avec Jocelyne Musau Ponde: /sites/default/files/2025-05/09._090525-p-f-kin_invite_crefdl_sur_alingete-00_web.mp3