Les femmes du Kivu plaident pour leur droit d'accès à la terre

La Coalition des femmes leaders pour l’environnement et le développement durable (CFLEDD) a lancé un plaidoyer pour garantir aux femmes autochtones et locales du Nord et du Sud-Kivu un accès équitable à la terre.  Ces femmes ont fait ce plaidoyer à l'issue d'un atelier consacre aux diagnostics récents révélant les nombreuses barrières légales, coutumières et sécuritaires qui les empêchent de jouir de ce droit dans les deux provinces.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet Femmes en Action, porté par un consortium composé de la Fondation Paul Gérin-Lajoie et du Jane Goodall Institute Canada, avec l’appui financier d’Affaires mondiales Canada.
 
Ce projet appuie les femmes rurales depuis plusieurs mois dans leur lutte pour la reconnaissance de leurs droits fonciers et leur autonomisation économique et environnementale.

Selon CFLEDD, malgré un cadre juridique censé protéger les droits fonciers des femmes, la réalité dans les provinces de l’Est reste alarmante. Les textes sont là, mais leur application est quasi inexistante sur le terrain.
 Ainsi  Chérifa Apek Eyer, membre de la CFLEDD, qui a présenté les résultats du diagnostic lors de l’atelier, a rappelé la nécessité de vulgariser les lois foncières auprès des communautés. 
Mais au-delà du cadre juridique, la paix elle-même constitue un préalable.   « S’il n’y a pas de paix, nous ne pouvons pas parler d’accès de la femme à la terre ", a reconnu Dorothée Marie Lisenga, coordonnatrice de CFLEDD

Elle  a rappelé en effet " qu'on ne peut pas espérer construire des projets durables quand les violences armées détruisent, déplacent et terrorisent les femmes rurales en particulier et les populations au quotidien"

Rappelant à son tour les pesanteurs sociales, JR Bowela, expert genre au sein de l’organisation, a indiqué que la coutume, encore dominante dans de nombreuses zones rurales, exclut systématiquement la femme de la gestion foncière. « La femme n’a pas droit à la terre...», a-t-il répété.  
 

Tous les participants ont reconnu que l'accès des femmes à la terre est aussi un "levier puissant pour le développement agricole, la sécurité alimentaire et la protection de l’environnement. Il est temps que les décideurs politiques entendent enfin ce plaidoyer, pour que cette revendication, cette exigence de justice et de progrès s'étende sur l’ensemble du pays".
 

Lire aussi sur radiookapi.net: