Des milliers de personnes déplacées vivent dans une grande précarité sur le site de Nyamusasi, situé sur la rive du lac Albert, dans le territoire de Djugu, en Ituri. Ces populations vulnérables ont fui en masse les récents affrontements opposant la milice Convention pour la Révolution Populaire (CRP) de Thomas Lubanga aux Forces Armées de la RDC (FARDC) dans la région.
Ces déplacés affirment avoir tout abandonné lors de leur fuite, ce qui renforce leur vulnérabilité dans ce site d’accueil. Ils viennent s’ajouter à plus de 8 000 autres personnes déjà installées depuis plusieurs mois à Nyamusasi, vivant dans des conditions difficiles, aggravées par la présence persistante de groupes armés qui limitent leurs moyens de subsistance.
Jeudi 29 mai, les reporters de Radio Okapi se sont rendus sur place et ont rencontré une femme dont la tristesse était palpable. D’une voix chargée d’émotion, elle a raconté que tous les membres de sa famille ont été tués par les miliciens du chef de guerre Thomas Luhaka :
« Quand la guerre a éclaté, nous avons commencé à fuir. Tous les membres de ma famille ont été tués : mon père, ma mère, tous mes frères. Personne n’est arrivé ici depuis que nous avons fui. Ils sont morts. »
Sur le site, les déplacés affichent un visage marqué par le désespoir, confrontés au manque de nourriture, d’eau potable et à une grande incertitude quant à leur avenir. Le gestionnaire du site, Seth Maki, explique que les déplacés sont entassés dans quatre hangars construits pour les accueillir, avec en moyenne 42 ménages par pièce. Certains dorment à même le sol, faute de matelas ou de nattes, exposés au froid et à l’humidité.
D’autres se réfugient dans des abris de fortune aux conditions d’hébergement tout aussi précaires. M. Maki précise : « Ces nouveaux arrivants sont regroupés dans les hangars. Ceux qui ont des jeunes enfants, des nouveau-nés ou des personnes âgées ont cherché à se regrouper dans les blocs, toujours ici sur le site. » Il ajoute que d’autres familles déplacées sont dispersées dans d’autres sites, notamment dans des églises ou chez des familles d’accueil.