Dans la province de l’Ituri, plusieurs milliers d’enfants de Djugu-centre et des villages environnants ne disposent pas d’actes de naissance. Les parents sont contraints de parcourir des dizaines de kilomètres pour enregistrer leurs enfants dans les chefs-lieux des entités coutumières, faute d’un bureau de l’État civil à Djugu, chef-lieu du territoire.
Parmi dix femmes interrogées à Djugu-centre sur cette question, une seule a affirmé avoir enregistré ses enfants à Fataki, une entité située à une trentaine de kilomètres. Les neuf autres n’ont jamais effectué cette démarche, faute d’un service d’état civil à Djugu-centre.
Pire encore, certains parents ignorent l’existence de ce service ainsi que l’importance de l’enregistrement des naissances.
Une mère de quatre enfants, dont l’aîné est âgé de neuf ans, connaît pourtant l’importance de l’acte de naissance, mais aucun de ses enfants n’en possède.
« J’ai quatre enfants. Ici, ce service n’existe pas. Je sais que l’acte de naissance est important, mais il n’y a aucun bureau où je pourrais les enregistrer », confie-t-elle.
La situation est similaire dans plusieurs autres entités de l’Ituri, qui ne disposent pas non plus de registres de naissances au sein des services de l’État civil.
L’activiste des droits de l’enfant, David Ramazani, déplore une violation flagrante de ce droit fondamental, pourtant protégé par la loi portant protection de l’enfant et la Convention relative aux droits de l’enfant, ratifiée par la RDC.
« Le territoire de Djugu est l’un des plus affectés par les violations des droits de l’enfant en Ituri, principalement en raison de l’insécurité persistante », a-t-il affirmé.
Il plaide pour l’implication des autorités compétentes afin de rétablir ces enfants dans leurs droits et leur garantir une identité légale.