Le ministre de la Justice et garde des sceaux, Constant Mutamba, a été auditionné pour la deuxième fois, vendredi 6 juin devant le Parquet général près la Cour de cassation. Il est entendu dans le cadre d’une enquête sur le détournement présumé de 19 millions de dollars destinés à la construction d’une prison à Kisangani.
Arrivé au Parquet général peu avant midi, Constant Mutamba était accompagné de nombreux sympathisants venus lui témoigner leur soutien, comme lors de sa première audition. Cependant, ces soutiens du ministre de la Justice ont été dispersés par la police à coups de gaz lacrymogène. L’audition, menée par l’avocat général Sylvain Kalwila, a duré huit heures, de 12h à 20h, et a porté sur les allégations de détournement de fonds publics ainsi que sur la procédure de passation de marché de gré à gré.
Cette affaire est en cours d’instruction depuis que l’Assemblée nationale a autorisé le Parquet à auditionner le ministre le 29 mai dernier, sur fond de détournement de deniers publics
19 millions de dollars pour une prison à Kisangani
Les auditions, qui ont débuté le 3 juin, se poursuivront lundi 9 juin. Le Parquet général examine les éléments liés à l’utilisation des 19 millions de dollars alloués à la construction d’une prison à Kisangani, ainsi que les conditions dans lesquelles le marché a été attribué. Cette enquête pré-juridictionnelle permettra au ministère public de déterminer la suite à donner au dossier.
Deux options sont possibles à l’issue de ces auditions : si aucune infraction n’est établie contre le ministre, le dossier sera classé sans suite. Par contre si des indices sérieux de culpabilité sont établis, le Parquet général pourrait adresser un deuxième réquisitoire à l’Assemblée nationale pour obtenir l’autorisation de poursuites judiciaires contre Constant Mutamba.