Un groupe de députés nationaux et provinciaux du Kivu a dénoncé, vendredi 6 juin, ce qu’ils qualifient de « campagne calomnieuse » visant, selon eux, à discréditer les combattants Wazalendo. Ces derniers, qui appuient les FARDC dans la lutte contre le groupe rebelle M23, sont présentés à tort, expliquent ces élus, comme une menace pour la stabilité de l’Est du pays.
Les députés fustigent notamment un rapport publié par l’Institut de recherche Ebuteli, qu’ils accusent de contribuer à cette campagne de diffamation.
Les députés Kamundu Batundi Didier, Ndayishimiye Justin, Muhozi Ngaruye Emmanuel et Kamuntu Kashali, porte-parole des Wazalendo, expliquent que depuis le début du mois de mai 2025, les combattants Wazalendo sont la cible d’une « campagne de criminalisation à l’échelle nationale et internationale ». Selon eux, cette campagne vise à affaiblir leur rôle dans la résistance contre le M23 et ses soutiens rwandais et à saper la contribution de ces groupes armés à la défense de la souveraineté nationale.
Muhozi Ngaruye Emmanuel, député provincial élu de Rutshuru au Nord-Kivu, souligne le rôle des Wazalendo dans la lutte contre ce qu’il qualifie de « projet de balkanisation » de la RDC. Il rappelle que depuis la résurgence du M23, les Wazalendo ont résisté avec succès aux tentatives de déstabilisation du pays :
« Durant trois ans, jour pour jour, nous les avons tenus en échec et avons barré la route en prouvant avec efficacité notre capacité de combat, notre niveau de résilience élevé et notre amour pour notre patrie. »
Demande de soutien du Chef de l’État
Ces députés originaires des provinces du Nor-Kivu et Sud-Kivu, demandent au président Félix Tshisekedi de continuer à soutenir les Wazalendo, qu’ils décrivent comme des « sentinelles » de la souveraineté nationale. Ils mettent également en garde contre les thèses développées par certains proches du Chef de l’État, qui, selon eux, chercheraient à discréditer les Wazalendo :
« Ceux qui de votre entourage développent des thèses selon lesquelles il faut vous débarrasser de nous, les Wazalendo, ne vous aiment pas et n’aiment pas la République démocratique du Congo. »
Muhozi Ngaruye appelle également à la vigilance, malgré les négociations en cours à Washington et à Doha, affirmant que les rebelles et leurs soutiens à Kigali, n’ont pas renoncé à leur projet :
« Ce n’est pas parce que les balles semblent ne plus crépiter que la guerre est finie. Tout en soutenant vos démarches à Washington et au Qatar, vous et nous devons rester sur nos gardes, éveillés comme de vraies sentinelles. »
Ces élus, lancent enfin un appel au Chef de l’État pour qu’il mette à disposition des Wazalendo les moyens nécessaires pour poursuivre leur mission, tout en déplorant les conditions précaires dans lesquelles ces combattants opèrent :
« Prière ordonner aux instances habilitées de nous donner des moyens nécessaires pour que nous puissions jouer notre rôle de sentinelles, car nous mourons massivement de faim. »
