Moba : la société civile interpelle les autorités face aux exactions des miliciens

La population fait face à une recrudescence des violences perpétrées par des miliciens se réclamant des groupes d'autodéfense dans le territoire de Moba (Tanganyika). La société civile locale tire la sonnette d'alarme et appelle les autorités à rétablir l'ordre.

Les miliciens imposent leur loi dans plusieurs localités, notamment à Mwindi, Kansabala, Kayombwe, Mpala, Kasokota, Lungungu et Malibu.

Des règles arbitraires

Selon Léon Tabu Pesa, porte-parole de la société civile de Moba, ces miliciens érigent des barrières illégales, rançonnent les habitants et infligent des sévices corporels à ceux qui refusent de se soumettre à leurs diktats.

« Ces actes posés par des soi-disant autodéfense sont inacceptables ! Les habitants ne peuvent plus cultiver ni moissonner librement », déplore-t-il.

Dans certaines zones, les miliciens vont jusqu'à interdire aux populations de travailler certains jours ou de consommer des aliments spécifiques, sous peine de sanctions. « Ils imposent des mesures absurdes, comme l'interdiction de manger des feuilles de manioc le jeudi, et punissent sévèrement ceux qui ne s'y conforment pas », poursuit Léon Tabu Pesa. 

Des miliciens se substituent à l'État

Le député provincial Zongwe Baraka a également alerté sur la situation, indiquant que ces miliciens se substituent aux autorités étatiques en rendant justice et en percevant illégalement des taxes. « Ils tranchent des litiges entre individus et créent une insécurité permanente », a-t-il déclaré lors d'une plénière à l'Assemblée provinciale.

Réactions des autorités

Face à cette situation, le colonel José Ntumba, commandant des FARDC dans le territoire de Moba, a confirmé la présence de ces miliciens et assuré que des dispositions sont prises pour mettre fin à leurs exactions. Il a appelé la population à collaborer avec les forces de l'ordre en signalant toute activité suspecte.

La société civile insiste sur l'urgence d'une intervention efficace des autorités pour restaurer la sécurité et permettre aux habitants de reprendre une vie normale. « Il est impératif que les autorités agissent rapidement pour mettre fin à cette insécurité qui paralyse notre territoire », conclut Léon Tabu Pesa.