L’internet et les chaînes câblées se placent en tête avec une audience de 55 %, selon le rapport d’audience des médias présenté par le Groupe Target ce jeudi 19 juin à Kinshasa. Réalisée du 1er au 7 mars dans les chefs-lieux des 26 provinces du pays, cette étude révèle qu’en RDC, 55 % de la population s’intéresse davantage à l’internet, contre 44 % pour la radio et seulement 1 % pour la presse écrite.
L’enquête précise que cette percée du numérique s’explique par son adoption massive chez les jeunes ainsi que les personnes à revenu moyen ou élevé, notamment à Kinshasa, dans le Katanga, le Grand Kivu et le Kongo Central.
Le directeur général du Groupe Target, Serge Mumbu, souligne que l’analyse des neuf dernières années met en lumière une transition rapide vers les médias numériques. Selon lui, la croissance de l’internet traduit le désir du public de migrer vers des plateformes plus souples et interactives.
Toutefois, la radio conserve une certaine audience, notamment dans les régions où l’accès à l’électricité reste limité, comme le Grand Kasaï, le Grand Bandundu ou encore le Grand Équateur.
« Vu le problème d’électricité dans certaines régions, la radio résiste encore. Les gens utilisent des postes radios pour s’informer. Alors qu’à Kinshasa, la radio ne représente plus que 6 % de l’audience. C’est dire qu’on ne peut plus se contenter d’un seul média pour communiquer », a souligné Serge Mumbu.
De son côté, le responsable de l’analyse des données au sein de Target SARL prévient qu’à l’horizon 2028, l’audience de la télévision en clair et de la presse écrite pourrait quasiment disparaître.
Malgré des écarts de score, l’étude souligne que le téléphone portable reste le principal canal d’accès aux médias en RDC : il est utilisé par 97 % des internautes et par 60 % des auditeurs radio.
Face à cette mutation, le Groupe Target recommande vivement aux organes de presse écrite non seulement de migrer vers le numérique, mais aussi de proposer des contenus plus attractifs comme des enquêtes et des dossiers approfondis.
