Presque tous les habitants du centre commercial de Tchomia et des localités lacustres voisines, telles que Mita et Bukuku, situées à 60 km au sud de Bunia, ont regagné leurs milieux d’origine. Ils ont repris leurs activités quotidiennes : pêche, commerce, élevage et agriculture.
Selon la société civile locale, ce retour massif — estimé à environ 90 % des déplacés et réfugiés ayant fui les exactions de la milice CRP (Convention pour la révolution populaire) dirigée par Thomas Lubanga depuis mars dernier — s’explique par l’accalmie observée depuis plus d’un mois, à la faveur des opérations conjointes menées par les FARDC et l’armée ougandaise.
Chaque lundi et jeudi, au moins cinq embarcations transportant une centaine de passagers accostent à Tchomia. Ces personnes arrivent principalement des camps de pêche de Ramogi, dans le territoire de Mahagi, mais aussi d’Ouganda, via Toroko, Buguma, Kondo ou Butiaba.
Des zones autrefois inaccessibles comme Bukuku et Mita — proches de Tchomia — sont désormais réoccupées par les populations, libérées de la menace de la CRP.
Cette accalmie favorise également la relance des activités socio-économiques, en particulier la pêche. De nombreuses boutiques et magasins ont rouvert.
Par ailleurs, quelque 5 000 personnes ont récemment bénéficié d’un appui en espèces fourni par les humanitaires, leur permettant de lancer de petites activités génératrices de revenus, notamment dans le commerce de poisson.
La société civile locale appelle néanmoins les FARDC à poursuivre les efforts militaires en démantelant complètement la milice CRP, qui empêche encore le retour des déplacés vers certains camps de pêche, comme ceux de Nyamamba et de Café.