La deuxième édition de la Semaine de l’Énergie s’est ouverte mardi 24 juin à Kinshasa avec, en vedette, la Société nationale d’électricité (SNEL SA), déterminée à redéfinir son rôle dans l’électrification de la RDC. Malgré ses efforts, la société alerte sur une série de défis qui freinent son redressement.
Un secteur sous pression financière
Le directeur général de la SNEL, Fabrice Lusinde, a dénoncé le manque de protection réglementaire pour le recouvrement de créances. En 2024, la SNEL a versé 100,3 millions USD au Trésor, alors que l’État congolais lui doit 278 millions, les entreprises publiques 70 millions et les entités provinciales 60 millions. Près d’un tiers de l’électricité produite serait consommée sans contrepartie financière. Avec une dette de 3 milliards USD et une capacité réelle de 1100 MW sur 2200 MW contractés, la pression est critique.
Des progrès malgré tout
En deux ans, la SNEL a :
- connecté 100 000 nouveaux clients,
- recruté 927 techniciens,
- supprimé la facturation forfaitaire,
- digitalisé plusieurs services,
- investi 14,1 millions USD dans l’électrification rurale,
- collecté plus de 29 milliards de CDF de taxes d’éclairage public dans trois grandes villes.
Elle modernise également ses infrastructures de production, de transport et de distribution d’électricité à travers le pays, tout en appelant à la révision des contrats miniers et à la clarification du cadre juridique de l’importation d’électricité.
Appel à une souveraineté énergétique structurée
« Sans électricité, pas d’industrialisation », a martelé le DG Lusinde. Il plaide pour des investissements urgents dans trois domaines clés : le capital humain, l’hydroélectricité et la valorisation des minerais. La SNEL se veut actrice d’un projet national, mais réclame des engagements fermes pour bâtir une souveraineté énergétique, socle du développement économique durable.