Réunis mercredi 25 juin dans le cadre du Dialogue de paix Aru 2, les chefs coutumiers de la province de l’Ituri ont lancé un appel solennel aux groupes armés pour qu’ils déposent les armes et permettent le retour de l’administration publique dans les entités paralysées par les conflits.
Ces autorités traditionnelles ont dénoncé la mise en place d’administrations parallèles par les milices, qui ont souvent chassé ou tué les chefs légitimes et détruit les symboles de l’État, rendant impossible toute gouvernance de proximité.
Dans le territoire de Djugu, 13 des 15 groupements de Banyari Kilo sont sous le contrôle de la milice CODECO, tandis qu’une partie reste occupée par le groupe Zaïre. Des réalités similaires sont observées dans certaines zones d’Irumu et de Mahagi, où les responsables locaux et les habitants ont été contraints à l’exil.
Une économie de guerre dénoncée
Les chefs coutumiers ont également pointé du doigt le financement des milices par des activités illégales : perception de taxes sur les marchés, redevances minières ou impôts communautaires, au détriment des structures locales de développement.
Pour Innocent Madukadala et Dieudonné Kpari, intervenants au dialogue, l’inaction forcée des autorités coutumières, souvent marginalisées ou exilées, affaiblit davantage la cohésion sociale et la stabilité de la province.
Ils appellent le gouvernement congolais et ses partenaires à soutenir la restauration de l’autorité de l’État, condition indispensable à une paix durable en Ituri.